Le New Yorker, par un article de David Denby (via Arts and Letters Daily), discute de la question des trames narratives interrompues et entrelacées au cinéma : «The New Disorder. Adventures in Film Narrative ».
Fascinant de voir qu’une problématique de projet de recherche trouve à se croiser de façon aussi explicite avec la critique…
Some of the directors may be just playing with us or, perhaps, acting out their boredom with that Hollywood script-conference menace the conventional ?story arc.? But others may be trying to jolt us into a new understanding of art, or even a new understanding of life. In the past, mainstream audiences notoriously resisted being jolted. Are moviegoers bringing some new sensibility to these riddling movies? What are we getting out of the overloading, the dislocations and disruptions?
Denby propose une revue cinématographique, de Dali (Un chien andalou) jusqu’à Pulp Fiction, montrant comment nous nous sommes habitués à cette technique de la désorganisation temporelle, passage de l’avant-garde artistique aux films grand public (même hollywoodiens). Il étudie le phénomène Babel, pour y voir finalement l’absence d’ouverture propre à l’art :
The Arriaga-Iñárritu films, for all their structural innovations, are closed, even overdetermined, forms?puzzle boxes. All the pieces are there to be put together in our heads, but the rich ambivalence of art somehow slips away as we reconstruct the way one thing connects to another.
Ce qu’il reste à éclaircir, de mon point de vue, c’est l’assimilation de procédés apparentés à une seule forme d’expérimentation : tous les films composites, tous les romans composites ne bousculent pas leur temporalité selon les mêmes modalités, ni avec les mêmes résultats. Syriana n’est pas Babel, et encore moins Pulp Fiction…