Lire autrement, raconter autrement

(Frustration ce matin : quelques lignes intéressantes d’un article sur le site de Dreaming Methods — mais obligation d’hachurer les lignes pour les relancer dans la twittosphère, en plus l’un des envois refuse d’être publié… Le blog a ses avantages.)

Dreaming Methods, lieu de création assez stimulant pour la fiction numérique-interactive, a donné naissance à des œuvres fascinantes — Inside. A Journal of Dreams en reste probablement l’exemple le plus clair, notamment avec cette nostalgie du livre qui se trouve incarnée puis dépassée.

Outre le fait que DM rend disponible le code pour l’une de ses mises en scène du texte dans l’espace  (écho ici), l’équipe met en ligne un « What about books ? » qui sert d’énoncé d’orientation. Ayant comme chapeau la phrase « Digital fiction is a different type of reading experience altogether. », ce texte prend position sur l’expérience à créer en fiction numérique.

Dreaming Methods is interested not only in trying out new ways of writing fiction, but presenting new and challenging ways to approach reading it.

Prônant un mélange du texte et de l’image, du texte et de l’animation, Dreaming Methods soutient une conception de l’œuvre qui assume son caractère intersémiotique — le sens étant supporté par différents médias / techniques / arts. Si les réflexions récentes ont plutôt eu tendance à ramener le livre dans son carcan textuel (hormis certaines exceptions), ce choix esthétique et artistique trouve ici à s’incarner de façon réussie et forte. Et la volonté de poursuivre dans cette voie s’exprime dans l’explicit du texte, qui enfonce le clou d’une façon non équivoque :

Textual narratives are approached by Dreaming Methods as a key part of the multimedia mix rather than as the absolute central backbone purposely open-ended, ambiguous, short, fragmentary and are often additionally considered to be a powerful visual element: blurred, obscured, transient, animated, mouse-responsive.

Reading from the screen is not the same as reading from the page, and being able to fully read-to-the-end and/or completely understand (or even properly see in some cases) the streams of text within Dreaming Methods projects is not considered a requirement for a piece to « work ».

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Un appartement codé : sémiologie cachée et fétichisation du livre

369136785_f82e37ef4a_m.jpgSuperbe histoire dans le New York Times : un architecte prend l’initiative, à partir d’un vague souhait exprimé par les propriétaires, d’inscrire dans les rénovations de l’appartement l’idée d’une quête de sens caché à travers divers procédés, diverses cachettes (littérales et figurées). Le visionnement des photos montre la qualité du travail exécuté, et l’article relate l’histoire du projet (et de sa découverte par les occupants, médusés mais ravis). La conclusion formulée par les occupants nous ramène à la dimension concrète des lieux, à l’idée que nous n’y sommes que de passage :

The Sherry-Klinsky clan remains largely bemused by the extent to which Mr. Clough embellished and embedded their apartment. But Ms. Sherry and Mr. Klinsky are not immune to the romance of objects or messages hidden in walls, or what Ms. Sherry called “winks from one family to another.” 

“You move into a place and you have your life there, and your memories, and it’s all temporary,” she said. “Especially with apartments, which have such a fixed footprint. I like the idea of putting something behind a wall to wink at the next inhabitant and to wish them the good life hopefully that you have had there.”

 (via if:book) (photo : « Secret Door », seth. underwood, licence CC)

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