Voici une présentation rapide des cours que je donnerai à l’automne 2018 :
– LIT 2140 Roman québécois III. Rem. : Poétique du roman diffracté (jeudi 8h30-11h20) – cours de 1er cycle
Définition de la diffraction telle que je l’entends :
Dans certaines œuvres, une tension se fait jour entre unité et éclatement – du texte, du récit, de la fiction –, entre leur totalité et leur pluralité. Les éléments composant cette pluralité peuvent aussi bien être des représentations, des discours, que des types discursifs, textuels, génériques ; aussi bien une matière fictionnelle, narrative, qu’architecturale. Elle peut relever de stratégies énonciatives ou mobiliser des grilles graphiques multiples et inattendues. Dans tous les cas, une variété d’œuvres refuse le modèle convenu, et attendu, du texte continu, de l’œuvre unique. Des manipulations liées à la brièveté, à la composition et à l’énonciation éditoriale modulent leur rapport aux conventions éditoriales. Les divers procédés impliqués concourent à bousculer l’étalon du texte romanesque long et développé au profit d’une logique souvent accumulative et réticulaire. Leur examen pourra conduire à baliser le cadre général de ce que l’on nommera ici une poétique de la diffraction.
Il s’agira d’étudier un corpus narratif québécois diversifié, marqué par des modalités d’hybridation, d’éclatement formel, de théâtralisation de sa forme. Empruntant une approche poétique, le cours questionnera les rapports entre les possibilités de sens associées à la forme des œuvres, en lien avec l’histoire et le propos au cœur de celles-ci.
– LIT 7045 Sujets spéciaux I : Enjeux de la publication : édition, exploitation et circulation des textes et des documents (lundi 15h30-18h20) – séminaire de 2e-3e cycles
Le séminaire s’intéressera à la notion, perçue dans sa conception primaire, de publication – rendre une chose publique –, de sorte d’en examiner les modalités, les circonstances et les enjeux. En lettres, cela renvoie (notamment) au geste de l’édition, à l’objet du livre et au contexte de la littérature ; en archivistique, cela peut être une initiative spontanée et isolée, tout comme une démarche s’inscrivant plus largement dans l’esprit de l’exploitation des documents. Une telle action participe ici de la culture, là de la médiation, là encore de la communication. C’est à l’ouverture et à la transversalité de cette action que s’intéresse le séminaire, pouvant toucher à des cas aussi éloignés que la publication d’œuvres de la sphère intime, la dynamique propre à la fanfiction et aux écritures transmedia, et l’appropriation par des créateurs ou par la population d’archives publiques.