Musique et diffusion numérique : Serge Lacasse et Guillaume Déziel (13 octobre 2016)

Intervenants :

Description des conférences ici.

Synthèse proposée par Elizabeth Collin et Mathilde Penasa

On n’utilise jamais un disque de la même façon pour le même public. C’est la raison pour laquelle on fait des remixes. La mémoire a besoin de nouveauté. Il faut perpétuellement actualiser ses fichiers d’archives.
« Agir à l’échelle mondiale, penser à l’échelle locale. » C’est ce que, à l’ère du sample, le DJ-ing nous enseigne. Le sample est un questionnement sur le sens que nous donnons à une chanson. (…) C’est du recyclage — Miller

Il est difficile d’évoquer la musique populaire sans garder à l’esprit l’image des studios d’époque, avec des dizaines de câbles au sol qui s’entrecroisent, des tables de mixage énormes et des heures de travail de découpe et de collage de bandes des années 60 et 70. Pourtant, comme l’indique Nick Prior[1] (2012), cette réalité du travail du musicien a bien évolué et s’accompagne depuis les années 80 d’un outil essentiel : le numérique. Celui-ci permet le renouvellement de la musique d’un point de vue pratique : les créateurs gagnent de la place et du temps, mais ils gagnent surtout une définition du son qui n’était pas envisageable à l’époque. Ces années marquent l’essor de nouveaux équipements : synthétiseurs, séquenceurs, boîtes à rythmes, ordinateurs Commodore 64, interfaces MIDI, mais parallèlement, elles circonscrivent de nouvelles manières de diffuser la musique. En effet, c’est en 1982 qu’apparaît le premier vidéo-clip, Thriller de Michael Jackson, sur la chaîne MTV. Dès lors, cet évènement musical se pose également comme un avènement communicationnel, puisque l’industrie du disque explose. Cette évolution dans la manière de diffuser la musique en génère une autre : celle du mode d’écoute. Cette transformation a poursuivi son évolution et elle se place, aujourd’hui plus que jamais, au cœur de la réflexion sur la création et la diffusion de la musique populaire. Ainsi, le progrès numérique ne peut se concevoir ici que dans une interdépendance avec la dimension sociale de la musique ; il nous a imposé de changer notre attachement aux objets musicaux (passage d’une valeur du vinyle à celui du CD, puis à la bande-son dématérialisée).

C’est dans cette définition du numérique comme interface de partage et d’échange que prennent racine les interventions de Serge Lacasse et de Guillaume Déziel, recoupées sous le thème « Musique et diffusion numérique ». Tous deux évoluent dans des mondes de la musique différents : Guillaume Déziel est conseiller en développement artistique, tandis que Serge Lacasse est professeur de musicologie à l’Université Laval. Ils tentent à leur manière d’éclairer l’importance du numérique dans la production musicale – production au sens de conception, d’invention, mais également au sens de transmission, de distribution. Il s’agira peut-être alors de voir en quoi le numérique joue un rôle « d’acteur social », notamment à travers les démarches identitaires que peut produire un remix, mais également par une refonte des droits relatifs à la distribution de la musique. Continuer la lecture de Musique et diffusion numérique : Serge Lacasse et Guillaume Déziel (13 octobre 2016)

Installations culturelles et médiation : Marie D. Martel et Mériol Lehmann (6 octobre 2016)

Intervenants :

  • Marie D. Martel – Conseillère – bibliothèques, Direction des Bibliothèques de Montréal
    « Fablab en bibliothèque : innover et créer collectivement des savoirs libres et des biens communs »
    présentation numérique à venir

Description des conférences ici.

Synthèse proposée par Marie-Michelle Beaudoin et Elizabeth Collin, avec la participation de Pierre Chicoine

Introduction

Le phénomène des fablabs et des médialabs voient le jour depuis peu au Québec. Ceux-ci s’inscrivent dans une culture du numérique grandissante où les valeurs et les idéologies se confrontent. La mission de ces deux types d’ateliers se rejoint par leur objectif de développement de l’être humain en rendant accessible le numérique par des activités ou des ateliers offerts dans des tiers lieux, dans ce cas-ci, des bibliothèques.

Dans le cadre du séminaire offert par la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN), nous avons accueilli, le 6 octobre dernier, Marie D. Martel et Mériol Lehmann, références dans leur domaine respectif, soit les fablabs et les médialabs. Mme Martel a donné une conférence ayant pour titre « Fablab en bibliothèque : innover et créer collectivement des savoirs libres et des biens communs », et M. Lehmann a présenté une conférence s’intitulant « Les médialabs, lieux de création et de collaboration : parallèles avec les centres d’artistes autogérés ». Cette synthèse résumera ces présentations, puis fera une mise en parallèle entre les deux en mettant en relief ce qui les rapproche et ce qui les différencie. Continuer la lecture de Installations culturelles et médiation : Marie D. Martel et Mériol Lehmann (6 octobre 2016)

Mémoire et francophonie nord-américaine : Léon Robichaud et Guillaume Pinson (29 septembre 2016)

Intervenants :

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Synthèse proposée par Mathilde Penasa et Charles-Antoine Fugère

Introduction

Il est possible d’envisager l’avènement du numérique aujourd’hui comme une nouvelle culture, dans la mesure où il « réinvente notre quotidien, avec ses espaces habitables, ses modèles de communication et ses valeurs[1]. » Cette nouvelle perspective, initiée par Milad Doueihi, s’oppose à un arrière-fond de pensée scientiste qui refuse d’accorder une place au numérique dans le champ de la science, préférant reconnaître ses qualités pratiques et fonctionnelles plutôt que pour son potentiel épistémologique. En effet, si le numérique accompagne à juste titre notre quotidien, sa place parmi les institutions traditionnelles n’est pas totalement acquise. Ce paradoxe s’effrite peu à peu depuis quelques années, car sa faculté d’adaptation (rapidité, fluidité, omniprésence…) parvient à susciter la réflexion dans le domaine des sciences humaines. Ces humanités numériques[2] sont nées « of the encounter between digital humanities and computational methods[3] ». Par ailleurs, Aurélien Berra, professeur de littérature antique, justifie cette apparition en prêtant à ce nouveau genre d’humanités des qualités insoupçonnées, qui rivalisent avec la rigueur et la précision des sciences dures en incitant à « approfondir les histoires des pratiques de recherche et d’enseignement[4] ». Pour ne relever qu’un enjeu des HN, il s’agira de centrer la réflexion sur l’impact de l’apparition du BIG DATA, « volume considérable de données hétérogènes[5] » dans la recherche universitaire. À la fois fascinant et intrigant, ce dernier bouleverse notre entendement, puisque ces données s’offrent à nous sans médiation. Dès lors, les comprendre et les maîtriser impose que nous renouvelions nos méthodes d’appropriation du savoir.

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L’édition et le défi du numérique : Frédéric Brisson et Antoine Tanguay (22 septembre 2016)

Intervenants :

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Synthèse proposée par Éric Daigle et Gabriel Marcoux-Chabot

Le monde de l’édition : un écosystème en pleine mutation

Le 22 septembre dernier, nous avions le plaisir de recevoir monsieur Frédéric Brisson, directeur général du Regroupement des éditeurs canadiens-français (RECF), et monsieur Antoine Tanguay, président fondateur des Éditions Alto. Tous deux venaient témoigner de leur expérience dans le domaine de l’édition et, plus précisément, de la place que prend le numérique dans leur secteur d’activité. Ces interventions ne pouvaient tomber plus à propos : le milieu littéraire canadien traverse en effet « une période intense de bouleversements, de changements et de transformations[1] »,  tel qu’en témoigne le rapport publié à la suite du Forum national sur les arts littéraires qui s’est tenu en février 2014 à Montréal. Confrontés à une baisse substantielle des ventes de livres dont la durée de vie, dans un marché sursaturé, semble de plus en plus limitée, les éditeurs doivent faire preuve de beaucoup d’imagination afin d’espérer tirer leur épingle du jeu dans cet écosystème en pleine mutation[2]. Dans ce contexte, on l’aura compris, l’avènement du numérique représente à la fois pour eux un défi et une opportunité. Mais quelles plates-formes choisir ? Quels outils privilégier ? Surtout, comment investir efficacement ce nouveau champ de possibilités lorsqu’on dispose de ressources humaines et financières limitées ? C’est un peu à ces questions que s’efforçait de répondre chacun des intervenants dans son exposé, à partir de la situation qui lui était propre et de sa façon d’envisager l’évolution du métier. Continuer la lecture de L’édition et le défi du numérique : Frédéric Brisson et Antoine Tanguay (22 septembre 2016)