Parution, si je ne me trompe pas, de la version remaniée de la thèse de Raphaël Baroni (qui a également publié plusieurs articles en lien avec cette question de la tension ? voir ici ou ici, ou encore là). Cette réflexion sur la tension était nécessaire, notamment en lien avec la notion d’intrigue, qui continue à susciter la perplexité chez les chercheurs (après Ricoeur et, plus récemment, Villeneuve) en dépit de son évidence dans le discours commun. Son approche, croisant sémiotique greimassienne, cognitivisme et linguistique, reste très près de la tradition théorique francophone du récit. |
Raphaël Baroni, La tension narrative. Suspense, curiosité et surprise, Seuil, coll. « Poétique », 2007, 437 p.
(Isbn :2-02-090677-5 / Ean 13 : 9782020906777)
Description :
Suspendus aux lèvres d’un conteur, incapables d’interrompre la lecture d’un roman, captivés par un film haletant, nous faisons tous l’expérience quotidienne de ce plaisir apparemment paradoxal que nous tirons de notre insatisfaction provisoire face à un récit inachevé.
Bien qu’une mode esthétique et théorique ait tenté de nous convaincre que ce plaisir était honteux, on peut néanmoins avoir l’intuition que le c?ur vivant de la narrativité réside précisément dans ce n?ud coulant, toujours plus serré à mesure que nous progressons dans l’histoire, qui nous attache à l’intrigue et creuse la temporalité par l’attente impatiente d’un dénouement. Si le récit a quelque chose à voir avec la manière dont nous éprouvons le temps, cette expérience n’apparaît jamais avec autant d’éclat que dans le suspense, la curiosité ou la surprise qui font la force des intrigues fictionnelles.
La compréhension des fonctions narratives engage donc non seulement l’analyse littéraire, linguistique et sémiotique, mais aussi l’analyse cognitive et la psychologie des émotions.
(via Fabula)