Œuvre numérique (littéraire et savante) : quels paramètres ?

Depuis quelque temps me reste en tête l’idée d’un parallèle entre les modalités et besoins liés à l’œuvre numérique. Pourtant, pour moi, impossible de penser l’œuvre numérique sans en envisager les deux versants : l’œuvre littéraire (ça nous libérera du joug du terme de « livre ») comme existence numérique des pratiques littéraires et l’œuvre savante, qui renvoie au discours académique / scientifique, qu’il prenne la forme de monographies, d’articles, de revues, etc.

Deux manifestations de l’œuvre — cette notion qui renvoie à un projet qui a son identité propre —, mais dont je sens que les enjeux ici se rencontrent, là divergent sensiblement. J’ai tenté une première mise à plat de ces paramètres… ma façon à moi de tenter de saisir ce qui se passe, en parallèle du projet de bouquin de Marin et de Pierre sur l’édition électronique, des initiatives variées d’édition savante en ligne, des discussions interminables sur l’avenir du livre à l’ère des nouvelles technologies (elles sont nouvelles ? ah bon…).

Portrait comparé donc, bien préliminaire, mais qui gagnera à être soumis à vos lumières. Section commentaires disponible pour vos remarques.

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7 réflexions au sujet de “Œuvre numérique (littéraire et savante) : quels paramètres ?”

  1. j’accepte tout à fait la position d’artiste de la chute libre (bien mieux que la chute livre, de toute façon)

    mais on pourrait rajouter une case : « non disponible via les supports traditionnels » (tradi) contre « disponible via catalogue numérique » qui va valoir de plus en plus pour des pans entiers de la création contemporaine

    et une case : « excitant conceptuellement et matériellement » (num) contre « triste comme un truc imprimé au rabais » (tradi)

    etc etc

    moralité : bien beau tes tableaux, frère, mais pourquoi au lieu de ça tu ne commences pas par passer en numérique toutes ces revues et publications que tu animes depuis ta tour de contrôle du 7ème ?

    plus sérieux : non, « oeuvre littéraire » ça sent trop le cimetière – écriture numérique, écriture tout court… « plaisir du texte » aurait dit un

  2. mais cher frère (on file…), pas question d’opposer l’ancien monde au nouveau monde ici, mais plutôt de voir comment la littérature scientifique joue dans les mêmes sphères que l’écriture… avec des déclinaisons bien particulières.

    et il me semble qu’il faille identifier ces enjeux propres à la création, à la diffusion et aux usages pour poursuivre notre réflexion — chose qui semble toujours se faire à la lumière d’un absolu pour l’écriture, à la lumière d’un pragmatisme (économique?) désarmant pour le discours scientifique.

    passer en numérique : disons que mon pourcentage de transit vers le numérique est tout de même appréciable 🙂

    et pour le terme d’œuvre : ah ça, j’y tiens néanmoins, malgré Barthes, malgré la lourdeur historique du terme. le projet, il réside dans l’impulsion et l’identité du truc — ce qui n’empêche pas que l’œuvre numérique littéraire puisse jouer du filé et de l’extension (pensons à De Jonckheere), qu’elle ne soit pas définie dans l’espace, qu’elle s’y perde…

  3. Il me semble qu’un des premiers avantages que je verrais en consultant une œuvre savante en numérique serait la possibilité d’y effectuer des recherches par mots-clés. J’ai remarqué que certaines maisons d’édition se sont déjà ouvertes à la pratique pour leurs livres imprimés (Septentrion, entre autres) grâce à des fonctionnalités spéciales sur leur site Web. J’ignore par contre si la pratique est bien répandue dans le milieu.

    • fonctions supplémentaires (recherche d’occurrences, annotations) : c’est clairement le domaine des bonus offerts par le numérique (ceci dit, autant pour la littérature que pour le discours scientifique : voir la feuilleteuse en ligne de publie.net notamment). avec des pdf, les requêtes sont généralement possibles (à moins de bloquer le repérage des caractères, ce qui est un peu paranoïaque!), et ça se généralise aussi du côté des outils (sur OS iPhone et Sony Reader, par exemple).

      la question de la valeur ajoutée en fonctionnalités reste ouverte (parce que technologiquement sans limite, que celle de l’imagination). reste à voir comment ça trouvera à s’incarner dans des usages réels, des besoins ainsi comblés, etc. encore une fois ici, c’est la lutte (ou adaptation?) entre ce que proposent les fournisseurs d’interfaces et de bidules technologiques (les Apple, Sony, Microsoft de ce monde) et les usages concrets des textes à travers leur existence numérique…

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