Financement du CRSH : inéquité avec les autres organismes ?

Je relaie la lettre de la présidente de la Fédération canadienne des sciences humaines, qui fait état du financement asymétrique en recherche au Canada. Autre objet de préoccupation, en lien transversal avec Québec Horizon Culture…

(merci à Emilia pour l’info)


 

 

 

Bulletin sur le Budget fédéral

Fédération canadienne des sciences humaines

 

Le 28 janvier 2009

Message de la présidente

 

Le gouvernement fédéral a dévoilé hier son budget pour l’année financière 2009-2010 dans lequel sont énoncées des mesures et des investissements visant à stimuler l’économie. Dans son budget, le ministre Flaherty a décrit des mesures destinées aux universités et collèges notamment des investissements pour:

·         appuyer des projets d’entretien et de réparation dans les établissements postsecondaires,

·         créer de nouvelles infrastructures de recherche,

·         offrir 600 stages d’études supérieures additionnels dans les domaines des sciences et des affaires, et

·         augmenter le nombre de bourses d’études supérieures du Canada.

Le financement pour les bourses d’études supérieures est alloué d’une telle façon que les IRSC et le CRSNG recevront chacun 40 % et le CRSHC recevra 20 %. Les bourses accordées par l’entremise du CRSH cibleront des programmes liés aux affaires.

Bien qu’il représente un premier pas positif, l’investissement dans les infrastructures de recherche et la bonification de programmes pour les étudiants ne reconnait pas la pleine contribution de la recherche et de la formation en sciences humaines pour être concurrentiels dans l’économie mondiale du savoir. La recherche relative aux affaires dans des domaines tels que le droit, l’éthique, la sociologie et le marketing ne représentent qu’une fraction de l’immense potentiel des arts et des sciences humaines dans l’économie du savoir.

On estime que les industries qui ont besoin du savoir et des compétences générées par les arts, les humanités et les sciences sociales comptent pour près de 700 milliards $ du PIB du Canada.

Dans son prochain budget, nous espérons que le gouvernement fédéral reconnaitra le rôle essentiel de la recherche et de la formation dans l’ensemble des sciences humaines pour contribuer à la reprise économique et à notre prospérité à long terme. La meilleure façon de réaliser ceci serait d’augmenter le budget du Conseil de recherches en sciences humaines.

La tendance au cours des dernières années qui a été de cibler les programmes et les dépenses s’est poursuivie avec ce nouveau budget. En outre, l’examen stratégique de tous les ministères et agences du gouvernement fédéral devrait entrainer une réduction d’environ 5% du budget de base du CRSH. Nous continuerons à suivre de près l’impact de l’examen stratégique sur le CRSH et chercherons les occasions d’influencer la mise en ouvre du budget de cette année et la préparation de celui de l’an prochain.

 

Nathalie Des Rosiers

 

Faits saillants du budget pour la collectivité des sciences humaines Coûts d’infrastructure

Une somme de 2 milliards de $ est prévue pour appuyer les projets d’entretien et de réparation dans les établissements postsecondaires. 70 % du financement ira à l’infrastructure des universités et 30 % à l’infrastructure des collèges.  Les fonds seront accordés par Industrie Canada à des projets dont le bien-fondé et la pertinence par rapport aux priorités stratégiques du gouvernement seront démontrés. La contribution fédérale couvrira 50 % des coûts le reste provenant d’autres sources.

 

Bourses d’études supérieures et financement aux étudiants

Une augmentation « temporaire » de 85 millions de $ du Programme des bourses d’études supérieures du Canada a été annoncée. Les IRSC et le CRSNG recevront chacun 35 millions de $ en fonds non-ciblés (40% chacun) alors que le CRSHC recevra 17.5 millions de $ en fonds ciblés au domaines des affaires.  Ces fonds représentent 500 candidats supplémentaires au niveau du doctorat qui seront financés à raison de 35,000 $ par année pendant trois ans, et 1,000 bourses de maîtrise valable pour un an et d’une valeur de 17,500 $ qui seront offertes au cours des années financières 2009-2010 et 2010-2011.  En outre, 3,5 millions de dollars sur deux ans ont été annoncés pour offrir 600 stages d’études supérieures additionnels dans les domaines des sciences et des affaires, dans le cadre du Programme de stages en recherche-développement industrielle.

 

Conseils subventionnaires et examen stratégique

Le budget 2009 ne prévoit aucune augmentation directe au budget de base des trois conseils subventionnaires.  À la place, il fait état d’économies découlant de l’examen stratégique des trois conseils totalisant 17,7 millions de $ en 2009-2010, 43 millions de $ en 2010-2011 et 87,2 millions de $ en 2011-2012. Lancé en 2007, l’examen stratégique des programmes et des dépenses est une initiative qui touche l’ensemble du gouvernement fédéral et vise à réaliser des économies qui sont ensuite réaffectées à de nouvelles initiatives, soit à l’intérieur du ministère visé ou dans un autre.  Les économies réalisées par les conseils subventionnaires serviront à appuyer la réparation dans les établissements postsecondaires, la mise à niveau d’installations de recherche dans l’Arctique, la création de nouvelles bourses et stages à l’intention des étudiants aux cycles supérieurs, et les infrastructures de recherche par l’entremise de la Fondation canadienne pour l’innovation. Des informations supplémentaires sur l’examen stratégique et son impact sur les activités du CRSH seront disponibles au début de février. 

 

Fondation canadienne pour l’innovation

750 millions de $ seront investis dans les infrastructures de recherche par l’entremise de la Fondation canadienne pour l’innovation.  150 millions de $ sont prévus pour accroître le financement destiné aux projets jugés méritoires dans le cadre du concours 2009 du Fonds de l’avant-garde et du Fonds des initiatives nouvelles. En outre, 600 millions de $ seront affectés pour des activités futures de la Fondation, notamment la tenue d’un ou de plusieurs nouveaux concours d’ici décembre 2010.  Ces nouveaux concours seront lancés dans des domaines définis comme prioritaires par le ministre de l’Industrie, en collaboration avec la Fondation et orientés en fonction du plan stratégique de celle-ci.

 

Transfert à l’éducation postsecondaire

Le budget annonce une augmentation de 3 % par année au Transfert canadien en matière de programmes sociaux.  Cela représente un montant de 10,9 millions de $ en 2009, et 10,4 millions de $ en 2010. Le budget ne spécifie pas quelle portion de cette augmentation sera affectée en transferts, dépenses directes et mesures fiscales pour l’éducation postsecondaire au titre du Transfert canadien en matière de programmes sociaux.

 

Programme national de formation dans le secteur des arts

Un financement additionnel de 20 millions de $ sur les deux prochaines années et, par la suite, de 13 millions de $ par année a été accordé au Programme national de formation dans le secteur des arts dont l’objectif est d’aider les établissements de haut calibre à former des artistes professionnels.

 

Renseignements sur le budget:

Le budget contient d’autres mesures relatives à la recherche et à l’éducation postsecondaire notamment les prêts étudiants et les installations gouvernementales. Le texte intégral du budget est disponible à l’adresse :

http://cts.vresp.com/c/?CFHSS/a6fa033a4a/ef1986a8a7/4fca583243

Pour commenter le budget ou recevoir plus d’information : fedcan@fedcan.ca

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(fiction) Une ville invisible

image-1Après la longue remontée de l’estuaire marquée par les murmures et les coups de rame du passeur, j’arrive au milieu de la nuit dans la cité de Sophia. Perchée sur un promontoire, résistant au vent comme une colonie de moules sur un rocher battu par les marées, elle se détache de la noirceur par une sorte d’aura verte, relent d’une nature avide de renaître malgré l’hiver bien installé.

Mes premiers pas dans la cité me font arpenter des rues étroites, ici bordées par d’antiques demeures, là aseptisées par un enchaînement de grands immeubles vides de sommeilleurs, là encore enfouies sous des vagues de neige. Je découvre un milieu favorable à la vie, malgré la rigueur apparente du climat ; les habitants sont en toute évidence maîtres chez eux et enclins à le demeurer.

Sillonnant cette cité nocturne, je me dis, sans crainte de me tromper, que le jour doit être ici trépidant, tant les nombreux signes inscrits dans la pierre des édifices, les installations et moulages plantés aux endroits les plus inattendus et les résidus d’images extérieures laissent entendre une grande vitalité de ses habitants. Je peux lire dans ces traces, malgré l’inanition momentané des lieux, le bouillonnement vif et bigarré de la collectivité. « Quelle grande réussite, quelle capacité de conduire les gens hors d’eux-mêmes et de proposer des incarnations de leur propre vision du monde… » À livre ouvert, la Sophia de la nuit se laisse découvrir par ce qui la distingue de toute autre cité de l’empire.

Transi dans la nuit qui tranquillement s’éclaire de la lueur de l’aube, j’entre pour me réchauffer dans un casse-croûte où je réfléchis à ce que je viens d’observer. Me prenant à évoquer à voix basse ces découvertes et à exprimer ma stupeur, un vieux barbu étire son menton hors de l’ombre de sa tasse de café fumant. À son invite, je lui manifeste mon admiration à propos de la capacité de la cité à se construire aussi magnifiquement. « La cité ? », répond-il, surpris. « Mais ce que vous voyez est pourtant l’issue d’une histoire mouvementée, vous savez. »

Érigée sur les ruines d’époques antérieures et de régimes politiques alternés, me raconte-t-il, Sophia voit sa modernité se dessiner dans la volonté de ses habitants de maîtriser leur destinée — leur premier geste a été de vouloir définir et investir leur discours, leur image, leur vision. 

C’est en réponse à cette aspiration que se sont regroupés les grands Mages. Ils ont cherché dans la démesure l’idéal de leur collectivité. Imaginant d’immenses fresques, ils ont voulu peindre leur passé glorieux et la splendeur de leur milieu de vie. Ils ont construit de superbes presses, destinées à la diffusion des pages les plus nobles et les plus pures. Ils ont souhaité faire entendre, sous la direction de maîtres, les mélodies qui séduiraient toutes les collectivités environnantes. Le destin de Sophia ne pouvait être envisagé sous un meilleur jour.

Mais alors que les presses rouillaient par manque de mots à reproduire, que les couleurs refusaient de rendre l’image du passé et que l’on comptait plus de chefs d’orchestre que de musiciens, au profond désespoir des Mages, les petits Acrobates poursuivaient leur routine de contorsions et de voltige. C’est sans surprise qu’ils renversaient la boîte de caractères des imprimeurs et se mettaient à galoper sur ces minuscules échasses à travers la cité, laissant des chemins de mots derrière eux. Certains d’entre eux ont un jour empilé des blocs autour de quelques pacifiques arbres, soudant les constructions inertes à la vie cyclique de la cité. Du haut de leur tour, ils ont repéré des nids d’hirondelles à flanc de colline, où d’autres ont installé des boîtes à voix et des machines à ombres.

Peu à peu, les Acrobates ont pris l’habitude de se raconter leur vision de projets farfelus ; les uns ont réécrit les mots des autres ; certains ont même su inviter et faire entrer des Mages dans la danse. La cité s’est trouvée habitée par des œuvres lumineuses ou virtuelles, conjuguant le tissage de l’espace et les vibrations euphoniques. Dans le renouvellement constant de ses visages, elle apparaît maintenant insufflée de la vie même de ses artisans.

Malgré l’impulsion nouvelle souhaitée par les Mages, le désir profond de la cité de trouver à s’exprimer s’est d’abord révélé comme un ressassement du passé, de ses clivages et de ses égarements. Et c’est grâce aux Acrobates que la Sophia d’aujourd’hui trouve ses fondements dans les esprits éveillés de tous ses habitants et dans le partage de leurs illuminations.

Posant un fond de café maintenant refroidi, le vieux barbu se lève et marche d’un pas leste vers la sortie du casse-croûte, frottant ses mains caleuses sur son habit tout barbouillé de peinture. Je n’avais pas remarqué, pendant notre conversation, à quel point il est de petite taille.

*  *  *

L’Empereur — Quelle riche cité ce doit être… tant de vie, tant de réalisations…

Le Découvreur — Qu’importe l’or… Sophia a bien démontré que sa richesse réside dans la communauté que forment ses habitants, Mages et Acrobates, dans leur ouverture et leur collaboration. La parole reste dans la cité la monnaie d’échange capitale.

L’Empereur — Mais ce n’est pas une ville parmi 56 autres… Il faut la révéler, en faire le point de convergence de tous les citoyens de l’empire…

Le Découvreur — C’est là, cher Empereur, une illusion de votre part. L’essentiel de cette cité est invisible pour les yeux de qui n’y habite pas. 

Sur ces mots, le Découvreur s’évanouit devant les yeux de l’Empereur, qui reste avec pour seul témoignage de Sophia cette chinoiserie d’histoire.

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Ask for money, you’ll get advice — le sort prévisible de Québec Horizon Culture ?

Clément nous offre un compte rendu précieux de la rencontre préparatoire (non officiellement,  mais techniquement oui) à Québec Horizon Culture, à savoir le débat Participe présent tenu hier au Musée de la civilisation, qui portait sur cette culture au centre de l’événement, mais sur laquelle il n’y a pas nécessairement consensus, quoi qu’on veuille bien projeter.

Ce qui me frappe, c’est la lecture un peu ébahie des acteurs du milieu (là on en avait, même si ça reste encore de la strate de la gouvernance, mais en plus rapprochée) devant la machine politique qui se met en place pour l’événement Québec Horizon Culture. Une machine à mobiliser de force le milieu des affaires pour l’impliquer dans la survie du momentum culturel que Québec 2008 a pu créer — d’ailleurs un peu à l’étonnement de tous. Et les constats d’un arrimage problématique fusent : qu’en est-il de la médiation culturelle ? du monde de l’éducation ? de la diversité culturelle ? d’une vision qui dépasse le simple buzz pour un SoHo-St-Roch techno-bouillonnant ?

Les questions et observations de Clément sont fort justes, notamment sur le fait qu’il faille trouver à susciter un engagement. Mais ma plus grande crainte, c’est qu’à vouloir jouer à jeu ouvert, on perde nos atouts — ou qu’on perde le goût de jouer… Ask for moneu, you’ll get advice : le milieu des affaires entrera-t-il vraiment dans la danse, avec une invitation aussi explicite à mettre la main dans leur poche ? Pour le dire autrement : le sentiment d’appartenance, l’engagement, le sens du devoir envers la communauté est-il suffisamment fort chez les gens d’affaires de Québec pour permettre de contrer cet appel du pied un peu trop indélicat à leur endroit ? Ou certains comprendront-ils qu’il y a une rentabilité liée au geste (cf. cette allusion de Simon Brault aux fiscalistes qui devraient repérer l’avantage de l’investissement culturel) ? Ou simplement encore certains auront-ils le sentiment qu’on ne fait encore que discuter ? J’aimerais croire à une forte mobilisation, à des scénarios optimistes, mais je crains pour l’instant que des ordres de discours peu compatibles se rencontrent : des visionnaires par ci, des politiques par là, des acteurs du milieu encore là, puis des gestionnaires tout autour.

Pour le moment, l’idée qui me vient à l’esprit, ce serait de faire un témoignage sous forme de récit — d’incarner mon propos à travers des personnages et des lieux, dans une ville imaginée; inspirante. J’aurais envie d’aller raconter une courte histoire…

Raconter une histoire pour susciter l’engagement : ça peut être une avenue, oui, je te suis là-dessus Clément. En autant qu’il y ait de l’espace pour entendre un tel discours, que le chantier du 16 février soit véritablement ouvert (et non simplement du speed-dating de mécénat forcé).

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Storyworlds : A Journal of Narrative Studies

David Herman, non le moins actif du secteur de la théorie du récit, rides again… L’initiative est d’autant plus heureuse qu’elle est ouverture sur l’interdisciplinarité. Mais persiste la cohabitation du fictionnel et du narratif… à surveiller, pour sûr.

*Storyworlds: A Journal of Narrative Studies* – ISSN 1946-2204

Published by the University of Nebraska Press; first issue forthcoming in June 2009.

*Editor:*
David Herman, Ohio State University

*Editorial Board:*
H. Porter Abbott, University of California, Santa Barbara
Jens Brockmeier, Free University of Berlin and the University of Manitoba
Jonathan Culler, Cornell University
Gregory Currie, University of Nottingham
Catherine Emmott, University of Glasgow
Peter Galison, Harvard University
Richard J. Gerrig, Stony Brook University
Andreea Deciu Ritivoi, Carnegie Mellon University
Marie-Laure Ryan, University of Colorado, Boulder
Deborah Schiffrin, Georgetown University
Roy Sommer, University of Wuppertal
Wendy Steiner, University of Pennsylvania
*Storyworlds: A Journal of Narrative Studies* publishes state-of-the-art research in the field of interdisciplinary narrative theory. Unlike existing journals that target particular disciplines in which only certain kinds of narratives are the primary object of study, Storyworlds features research on storytelling practices across a variety of media; it also showcases cutting-edge methods of analysis and interpretation brought to bear on narratives of all sorts. Relevant storytelling scenarios include face-to-face interaction, literary writing, film and television, virtual environments, historiography, opera, journalism, graphic novels, plays, and photography. At the same time, contributors to the journal can approach narrative from perspectives developed in multiple fields of inquiry, ranging from discourse analysis, literary theory, jurisprudence, and philosophy, to cognitive and social psychology, artificial intelligence, medicine, and the study of organizations. In short, Storyworlds aspires to be *the* place for publishing interdisciplinary research on narrative across media.

Because *Storyworlds* is designed to be of interest to readers in many fields, essays should be as accessibly written as possible–even as contributors are encouraged to engage in the best practices of narrative research in their areas of specialization, and to present cutting-edge scholarship on a given aspect of stories or storytelling. To this end, all technical terms should be carefully defined and discipline-specific assumptions, concepts, and methods should be thoroughly explained.

Pertinent questions include (but are not limited to) the following: How do modes of storytelling–narrative ways of worldmaking–differ from other representational practices used to construct or reconstruct worlds, in a broad sense? Put differently, what distinguishes narrative from other methods for using symbol systems to structure, comprehend, and communicate aspects of experience? What constraints and affordances do particular storytelling media bring to the process of building narrative worlds? What tools are needed to characterize, in all its richness and complexity, the experience of inhabiting a narrative world in a given medium or across different media? What are the conditions for and consequences of engaging with such worlds, and how does this engagement vary across different narrative practices, cultural settings, and interpretive communities? The purpose of *Storyworlds* is to provide a forum for sustained scholarly inquiry into these and related issues, whose investigation will require collaborative, interdisciplinary work by researchers from across the arts and sciences.
Submissions must be original work. Manuscripts should be betweeen 6,000 and 8,000 words in length, including notes and bibliography. The journal uses a house style based on the most recent edition of the MLA Style Manual, with dates always mentioned in the parenthetical citation (unless they are noted in the text itself). In the Works Cited section dates should be listed at mthe beginning of each citation, as in an author-date system.

 

*Article Citation: *
Currie, Gregory (2007). « Both Sides of the Story: Explaining Events in a Narrative. » *Philosophical Studies* 13.5: 49-63.

*Book Citation: *
Dennett, Daniel (1998). *Brainchildren: Essays on Designing Minds*. Cambridge, MA: The MIT Press.

*Chapter in Edited Volume: *
Schechtman, Marya (2007). « Stories, Lives, and Basic Survival: A Refinement and Defense of the Narrative View. » *Narrative and Understanding Persons*. Ed. Daniel D. Hutto. Cambridge: Cambridge University Press. 155-78.

Sample Parenthetical Citations:
According to Gergen and Gergen (2001), « the development of such rudimentary narrative forms is favored by functional needs within the society » (175).
« Narrative and fiction are quite different things even if they often appear together in public » (Branigan 1992: 192).

Electronic submissions (saved as RTF files) are encouraged, but hard copies will be accepted. Please send your submissions to the editor at the following address:
David Herman
Department of English
Ohio State University
164 W. 17th Avenue
Columbus, OH 43210-1370
USA

herman.145@osu.edu

*Storyworlds* is published annually at $52 for institutions and $31 for individuals by the University of Nebraska Press. For subscriptions outside the United States, please add $15 for shipping and handling. Canadian subscribers, please add appropriate GST or HST. Residents of Nebraska, please add the appropriate Nebraska sales tax. Make checks payable to the University of Nebraska Press and mail to: The University of Nebraska Press, PO Box 84555, Lincoln, NE 68501-4555, www.nebraskapress.unl.edu

All inquiries concerning subscription, change of address, advertising, and other business communications should be sent to the University of Nebraska Press at 1111 Lincoln Mall, Lincoln, NE 68588-0630.

(via Narrative-L)

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La culture à Québec… et notre engagement alors ?

* Lettre ouverte à mes collègues universitaires : CRILCQ (site U.Laval) et filière e-culture, ITIS *

Chers amis, chers collègues,

L’événement a été annoncé, il se tiendra dans quelques semaines à peine, là-bas, en dehors de nos murs. Québec Horizon Culture. On y parlera de culture, de culture… et d’économie. Le plan d’action, vous y avez jeté un œil ? Il me paraît sinon peu inspirant, à tout le moins bien vertueux.

De quoi parle-t-on ?

Heureux site qui voit enfin le jour… mais on y parle davantage d’économie que de culture. Parmi les quatre textes de la section Documentation du site, trois sont liés aux impacts économiques de la culture et aux modalités d’aide financière dans le cadre d’un partenariat CALQ-Conférence régionale des élus de la Capitale-nationale. Et dans le plan d’action, la question du soutien (entendre : financier) et de la création d’emploi accapare directement ou indirectement la plus large part du discours.

Loin de moi l’idéalisme d’une culture qui puisse exister sans infrastructures, sans soutien gouvernemental. Le financement est chose nécessaire, mais selon quelles orientations ? favoriser un développement général, au petit bonheur ?

Je ne vois pas de vision dans ce débat, dans son balisage actuel (la liste des partenaires est quelque peu étonnante, encore une fois par la dominante commerce et gouvernance). Quelle orientation pour un développement culturel à Québec ? Pour le dire autrement : qu’y aura-t-il de singulier dans cet élan insufflé à la culture dans la ville de Québec, qui la distinguera des initiatives culturelles de toute autre grande ville de la province, du pays ?

L’image du tabouret à trois pattes est révélatrice : créer un bouillonnement en rapprochant des acteurs complémentaires (financièrement parlant). Est-ce là la seule visée de l’événement ?

Qui parlera ?

Dans ce débat à venir, je me demande qui sera là, qui parlera… où sont les acteurs du milieu culturel dans la liste des partenaires (mis à part le Conseil de la culture, organisme à visée de représentation des artistes et organismes culturels) ?

De façon corollaire (d’où cette lettre ouverte), quelle place souhaitons-nous prendre comme universitaires dans cette économie de la culture (c’est de ça, apparemment, dont il est question) ? Nous revient-il simplement de préparer de nouvelles générations à s’investir dans cette culture développée à grands renforts de partenariats avec le privé ? Ou la recherche sur la culture doit-elle s’inscrire intimement dans cette réflexion et dans ce développement ?

La question est faussée et annonce ma position : je ne crois pas qu’on doive perpétuer l’image des chercheurs dans leur tour d’ivoire. Mais comment arrimer la réflexion universitaire sur la culture à un milieu en pleine effervescence ? Comment jouer, comme universitaires et intellectuels, un rôle dans la cité lorsqu’il est question de développement culturel ? On nous donne, par cet événement, un possible droit de parole ; est-ce que nous nous en prévaudrons ?

Il faut en parler, de toute évidence. Je me joins à cet appel à participation lancé par Clément. S’engager dans la réflexion, dans la discussion, au moins pour faire le bilan de notre engagement dans la culture de notre milieu. À vous la parole.

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