Cohabitation publication numérique et édition papier

Des intuitions nous laissaient croire que la publication simultanée web/papier n’est pas une compétition, mais une méthode permettant de donner une visibilité plus grande aux produits ? ce qui, à terme, n’est pas un frein à la rentabilité.

Des études semblent confirmer cette idée audacieuse… voir l’exemple du Human Sciences Research Council d’Afrique du Sud, nouvelle relayée par Opossum.

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Topics in the Digital Humanities

Nouvelle collection à la University of Illinois Press, à surveiller… (via Humanist)

New Book Series: TOPICS IN THE DIGITAL HUMANITIES

The University of Illinois Press is pleased to announce a new book series,
Topics in the Digital Humanities, under the general editorship of Susan
Schriebman and Ray Siemens.

Series Rationale and Description:
The incorporation of computational methods into the humanities does
more than speed task work. Computers change the nature of tasks that can be
imagined and performed. New questions can be asked, and must be asked,
new research methods and tools have appeared, new methods for teaching and
publication have proliferated, expectations about skills have evolved, and
library purchases have shifted dramatically.
Humanities computing is undergoing a redefinition of basic principles
by a continuous influx of new, vibrant, and diverse communities of
practitioners within and well beyond the halls of academe. These
practitioners recognize the value computers add to their work, that the
computer itself remains an instrument subject to continual innovation, and
that competition within many disciplines requires scholars to become and
remain current with what computers can do.
Topics in the Digital Humanities invites manuscripts that will
advance and deepen knowledge and activity in this new and innovative field.

Prospectus Submission:
Topics in the Digital Humanities is accepting proposals for monographs
and co-authored works that directly serve the community of those engaging
with humanities computing tools and methodologies. Polemics and collections
of essays are not encouraged. Preparation and submission guidelines are
available at http://www.press.uillinois.edu/about/acquisition.html. Proposals
may be submitted to the series editors.

For further information, please contact:

Susan Schreibman, PhD
Assistant Dean, Head of Digital Collections and Research University of
Maryland Libraries McKeldin Library University of Maryland, College Park,
20742
phone: 301 314 0358
fax: 301 314 9408
email: sschreib@umd.edu

Ray Siemens
Canada Research Chair in Humanities Computing, English,
University of Victoria, PO Box 3070 STN CSC, Victoria, BC, Canada.
V8W 3W1
Phone: (250) 721-7272
Fax: (250) 721-6498
email: siemens@uvic.ca

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Mises à jour

Quelques lectures parallèles, quelques nouvelles en vrac :

– décès, hier, de Paul Ricoeur (philosophe déterminant du XXe siècle en littérature, histoire et phénoménologie en général); quelques liens : article du Libé (et une biblio); voir aussi l’article de Marielle Macé (sur Fabula);

– parution récente du troisième volet de l’art romanesque de Kundera, Le rideau (après L’art du roman et Les testaments trahis); voir la critique de Scarpetta dans Le monde diplomatique; on ne s’étonnera pas de lire, comme mention générique, « essai en sept parties »…

– ajouts à mon blogroll: if:book (un carnet en lien avec The Institute for the Future of the Book) et lafeuille (actualité de l’édition et de l’édition électronique).

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Open-Access Journals

Si l’on en parle davantage, peut-être est-ce un signe de la lente mais persistante intégration du principe des revues numériques à accès libre… Wired propose un article revenant sur le dilemme financier et éthique derrière les revues imposant des frais. Que choisir comme administration d’une revue : la formule traditionnelle des abonnements ou celle du pay-for-play publishing, qui est finalement une solution capitaliste au dilemme connexe du publish or perish ? (Notons tout de même que la situation décrite prévaut pour les domaines des sciences pures et biomédicales, alors que le champ des humanités reste tout de même moins gourmand en frais de fonctionnement.)

Pour poursuivre les déblayages autour de la question des CMS (Content Management Systems) pour publier des revues en ligne (alors que je patauge actuellement entre PKP Open Journal Systems (OJS) et Lodel), Geoffrey Rockwell nous pointe une page-synthèse d’outils et de ressources pour les éditeurs de revues numériques. Il signale également l’existence de l’HyperJournal, un outil permettant de faire de la contextualisation dynamique… est-ce une combinaison de la gestion technique d’un CMS et de la flexibilité des MotsWiki ? À explorer.

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La ville comme un rayon de bibliothèque

John Tolva signale cette belle analogie entre un rayon de bibliothèque et les façades des bâtiments d’une rue urbaine :

seen edge-on a shelf full of books does in a way resemble the variegated facades of an urban streetscape. But more than the physical resemblance, there?s a kind of functional similarity. The front of a building, like the spine of a book, is both its human interface and its metadata. Not only do you judge a book (and a building) by its cover, but you must. This is how we apprehend reality, at least initially.

Impossible de ne pas penser à Italo Calvino, dont la saisie de la nature des villes, dans ses Villes invisibles, est fondée sur une conception sémiotique de la ville : ensemble complexe de signes, mais aussi lieu de stratification (de la mémoire, des signes, de l’histoire d’une civilisation).

Lisant Balzac, Calvino met bien évidence la lecture de la ville telle un langage (ce rapport n’est pas fondé sur l’analogie visuelle, comme le montre Tolva, mais sur son incidence dans une perception sémiotique d’un ensemble complexe) :

Faire d?une ville un roman ; représenter les quartiers et les rues comme des personnages dotés chacun d?un caractère différent ; évoquer figures humaines et situations comme une végétation spontanée qui germe du pavé de telle ou telle rue, ou comme des éléments si dramatiquement opposés à leur cadre que les cataclysmes explosent en chaîne ; faire en sorte que, dans le cours mobile du temps, la vraie protagoniste soit la ville vivante, sa continuité biologique, le monstre-Paris : telle est l?entreprise à laquelle Balzac se sent appelé au moment où il se met à écrire Ferragus. […] Ce qui, désormais, passionnait Balzac, c?était le poème topographique de Paris, suivant l?intuition qu?il eut le premier de la cité comme langage, idéologie, conditionnement de toute pensée, de toute parole, de tout geste, dont les rues ?impriment par leur physionomie certaines idées contre lesquelles nous sommes sans défense? […]. (« La cité-roman chez Balzac », Défis aux labyrinthes, tome II, Paris, Seuil, 2003, p. 258-259.)

La piste Calvino me conduit à cette réflexion, petit essai écrit en 1967 :

Pour qui écrit-on un roman? Pour qui écrit-on un poème? Pour des gens qui ont lu certains autres romans, certains autres poèmes. On écrit un livre pour qu’il puisse être placé à côté d’autres livres, pour qu’il entre sur une étagère hypothétique et, en y entrant, la modifie en quelque manière, chasse de leur place d’autres volumes ou les fasse rétrograder au second rang, provoque l’avancement au premier rang de certains autres. (« Pour qui écrit-on? L’étagère hypothétique », Défis aux labyrinthes, tome I, Paris, Seuil, 2003, p. 188.)

Hommage aux urbanistes, écrivains de nos espaces.

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