temps zéro, fin – et nouveau départ

Sur la revue temps zéro que j’anime depuis une dizaine d’années, je viens de publier ce texte d’adieu à cette plateforme qui a joué un rôle significatif en son temps… mais le temps est venu de passer à autre chose, de penser sous une forme différente, de contribuer à l’innovation éditoriale autrement. Néanmoins, il s’agit d’un seuil symbolique fort pour moi, après toutes ces années à travailler au champ contemporanéiste, qui s’est structuré dans ses outils, mais peu dans ses méthodes. Ça pourra faire l’objet d’un autre texte…


Udouzième numéro de la revue temps zéro vient de paraître – c’est avec fierté que je le rends disponible, et j’ose croire qu’il saura contribuer significativement aux études sur la littérature contemporaine. Merci à Maïté Snauwaert et à Dominique Hétu de leur collaboration et de leur confiance.

C’était là le défi que je m’étais fixé, il y a plus de dix ans : créer un lieu spécifiquement pour la critique contemporanéiste. À ce moment, il restait encore difficile de trouver des lieux qui acceptaient spontanément des ensembles d’articles sur la littérature actuelle, plus difficile encore de repérer des ressources spécifiquement consacrées à la période contemporaine. Il s’agissait de contribuer à structurer le discours critique, à donner de la crédibilité aux travaux qui ne pouvaient se constituer par la convocation d’une glose critique abondante – nous sommes constamment à la constituer… c’est le lot de ce sous-champ disciplinaire.

Merci, dans ce contexte, aux nombreux auteurs et aux dizaines d’évaluateurs de s’être prêtés à cet exercice de confiance mutuelle, de rigueur et de persévérance. La revue a existé grâce à vous. Merci également aux membres du comité de rédaction de leur engagement et de leur appui à ce projet.

Une dizaine d’années ont passé. Ce sous-champ s’est largement structuré (peut-être trop d’ailleurs ?). Des revues, des collections, des éditeurs occupent ce créneau. Le caractère originellement disruptif de temps zéro s’est effrité, se rangeant docilement dans un éventail varié de ressources. Ce positionnement, à la marge et en porte-à-faux, s’appuyait aussi sur son mode de diffusion, une revue numérique, à l’époque encore mal considéré ou peu intégré dans les usages. À regarder la transformation vécue dans les dernières années par l’édition savante, nul doute que nous sommes maintenant ailleurs. Pour le mieux, le savoir circulant ainsi plus ouvertement, plus largement, plus librement.

L’aventure que constituait temps zéro a atteint son but, et son terme. Je ne cacherai pas que la lourdeur de la chose, liée à son exigence et à l’accaparement que celle-ci appelait, joue un certain rôle dans cette décision. C’est surtout un appel plus fort qui se fait entendre. Celui qui incite à tourner à nouveau le regard vers les enjeux qui sont aujourd’hui (et demain) en train de se cristalliser – c’est là que se dessine un prochain carré de sable pour moi. Impossible de ne plus prendre en considération les discussions autour de l’open peer review, les transformations qui s’esquissent pour les sphères numériques concomitantes des revues scientifiques et de l’édition d’ouvrages savants, les modes de distribution réinventés du savoir qui se situent à la rencontre des experts et des amateurs érudits… Il y a de quoi réfléchir, et de quoi faire. Le projet de l’éditeur numérique Codicille va en ce sens, mais ce ne sont que les premiers balbutiements de cette exploration. Il est temps de se déplacer sur le vecteur de l’innovation éditoriale, pour aller fixer, encore une fois un peu plus loin en avant, ce temps zéro à partir duquel nous travaillerons.

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Diffuser les articles scientifiques en version numérique avant le papier ?

Hubert Guillaud fait écho à un coup de gueule d’Olivier Ertzscheid sur le tempo de la publication scientifique. Mais derrière la volonté d’un accès libre,  intégral et immédiat aux articles, quelle réalité contraint-elle les directions de revues ? Tentative, de ma part, de mettre en perspective, et surtout de se questionner sur les outils favorisant la diffusion rapide sans pénaliser l’équilibre économique fragile des revues savantes — voir les commentaires.

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Storyworlds : A Journal of Narrative Studies

David Herman, non le moins actif du secteur de la théorie du récit, rides again… L’initiative est d’autant plus heureuse qu’elle est ouverture sur l’interdisciplinarité. Mais persiste la cohabitation du fictionnel et du narratif… à surveiller, pour sûr.

*Storyworlds: A Journal of Narrative Studies* – ISSN 1946-2204

Published by the University of Nebraska Press; first issue forthcoming in June 2009.

*Editor:*
David Herman, Ohio State University

*Editorial Board:*
H. Porter Abbott, University of California, Santa Barbara
Jens Brockmeier, Free University of Berlin and the University of Manitoba
Jonathan Culler, Cornell University
Gregory Currie, University of Nottingham
Catherine Emmott, University of Glasgow
Peter Galison, Harvard University
Richard J. Gerrig, Stony Brook University
Andreea Deciu Ritivoi, Carnegie Mellon University
Marie-Laure Ryan, University of Colorado, Boulder
Deborah Schiffrin, Georgetown University
Roy Sommer, University of Wuppertal
Wendy Steiner, University of Pennsylvania
*Storyworlds: A Journal of Narrative Studies* publishes state-of-the-art research in the field of interdisciplinary narrative theory. Unlike existing journals that target particular disciplines in which only certain kinds of narratives are the primary object of study, Storyworlds features research on storytelling practices across a variety of media; it also showcases cutting-edge methods of analysis and interpretation brought to bear on narratives of all sorts. Relevant storytelling scenarios include face-to-face interaction, literary writing, film and television, virtual environments, historiography, opera, journalism, graphic novels, plays, and photography. At the same time, contributors to the journal can approach narrative from perspectives developed in multiple fields of inquiry, ranging from discourse analysis, literary theory, jurisprudence, and philosophy, to cognitive and social psychology, artificial intelligence, medicine, and the study of organizations. In short, Storyworlds aspires to be *the* place for publishing interdisciplinary research on narrative across media.

Because *Storyworlds* is designed to be of interest to readers in many fields, essays should be as accessibly written as possible–even as contributors are encouraged to engage in the best practices of narrative research in their areas of specialization, and to present cutting-edge scholarship on a given aspect of stories or storytelling. To this end, all technical terms should be carefully defined and discipline-specific assumptions, concepts, and methods should be thoroughly explained.

Pertinent questions include (but are not limited to) the following: How do modes of storytelling–narrative ways of worldmaking–differ from other representational practices used to construct or reconstruct worlds, in a broad sense? Put differently, what distinguishes narrative from other methods for using symbol systems to structure, comprehend, and communicate aspects of experience? What constraints and affordances do particular storytelling media bring to the process of building narrative worlds? What tools are needed to characterize, in all its richness and complexity, the experience of inhabiting a narrative world in a given medium or across different media? What are the conditions for and consequences of engaging with such worlds, and how does this engagement vary across different narrative practices, cultural settings, and interpretive communities? The purpose of *Storyworlds* is to provide a forum for sustained scholarly inquiry into these and related issues, whose investigation will require collaborative, interdisciplinary work by researchers from across the arts and sciences.
Submissions must be original work. Manuscripts should be betweeen 6,000 and 8,000 words in length, including notes and bibliography. The journal uses a house style based on the most recent edition of the MLA Style Manual, with dates always mentioned in the parenthetical citation (unless they are noted in the text itself). In the Works Cited section dates should be listed at mthe beginning of each citation, as in an author-date system.

 

*Article Citation: *
Currie, Gregory (2007). « Both Sides of the Story: Explaining Events in a Narrative. » *Philosophical Studies* 13.5: 49-63.

*Book Citation: *
Dennett, Daniel (1998). *Brainchildren: Essays on Designing Minds*. Cambridge, MA: The MIT Press.

*Chapter in Edited Volume: *
Schechtman, Marya (2007). « Stories, Lives, and Basic Survival: A Refinement and Defense of the Narrative View. » *Narrative and Understanding Persons*. Ed. Daniel D. Hutto. Cambridge: Cambridge University Press. 155-78.

Sample Parenthetical Citations:
According to Gergen and Gergen (2001), « the development of such rudimentary narrative forms is favored by functional needs within the society » (175).
« Narrative and fiction are quite different things even if they often appear together in public » (Branigan 1992: 192).

Electronic submissions (saved as RTF files) are encouraged, but hard copies will be accepted. Please send your submissions to the editor at the following address:
David Herman
Department of English
Ohio State University
164 W. 17th Avenue
Columbus, OH 43210-1370
USA

herman.145@osu.edu

*Storyworlds* is published annually at $52 for institutions and $31 for individuals by the University of Nebraska Press. For subscriptions outside the United States, please add $15 for shipping and handling. Canadian subscribers, please add appropriate GST or HST. Residents of Nebraska, please add the appropriate Nebraska sales tax. Make checks payable to the University of Nebraska Press and mail to: The University of Nebraska Press, PO Box 84555, Lincoln, NE 68501-4555, www.nebraskapress.unl.edu

All inquiries concerning subscription, change of address, advertising, and other business communications should be sent to the University of Nebraska Press at 1111 Lincoln Mall, Lincoln, NE 68588-0630.

(via Narrative-L)

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Presses universitaires: la vague et l'aveuglement (Ithaka Report)

InfoBits nous informe, dans sa livraison de juillet, de la parution d’un rapport intitulé « University Publishing in a Digital Age », produit par une OSBL du nom d’Ithaka (independent not-for-profit organization with a mission to accelerate the productive uses of information technologies for the benefit of higher education worldwide). La perspective est celle du rôle que devraient jouer les universités dans leur mission de transmission des connaissances scientifiques développées en leur sein, à travers le canal privilégié des presses universitaires.

Rien de très nouveau sous le soleil : on suit clairement la vague, en souhaitant une meilleure cohérence institutionnelle dans cet effort pour la diffusion des connaissances ? en témoigne ce résumé des recommandations :

? Recognize that publishing is an integral part of the core mission and activities of universities, and take ownership of it.
? Take inventory of the landscape of publishing activities currently taking place within your university.
? Develop a strategic approach to publishing on your campus, including what publication services should be provided to your constituents, how they should be provided and funded, how publishing should relate to tenure decisions, and a position on intellectual assets.
? Create the organizational structure necessary to implement this strategy and leverage the resources of the university.
? Consider the importance of publishing towards an institution?s reputation, especially when associated with core academic strengths.
? Develop online publishing capabilities for backlist and frontlist content and for new emerging formats.
? Develop a shared electronic publishing infrastructure across universities to save costs, create scale, leverage expertise, innovate, extend the brand of U.S. higher education, create an interlinked environment of information, and provide a robust alternative to commercial competitors.
? Commit resources to deliver an agreed strategic plan for scholarly communication.

Cohérence, bonnes intentions, convergence : tout ce qui est attendu d’un tel rapport, rien de plus. Ce qui peut étonner, ce sont certains résultats du sondage que l’organisme a réalisé auprès des universités et des presses universitaires. Ainsi, dans les annexes du rapport, on parle des abonnements aux revues savantes :

Are you experiencing a drop-off in institutional print subscriptions due to the availability of electronic journals?
– No decline: 18% (3)
– Modest decline: 53% (9)
– Substantial decline: 29% (5)

Question suivante, sur la perception de l’avenir:

Do you anticipate that institutional subscriptions to the print (as opposed to electronic) versions of your journals will disappear in:
– 3-5 years: 38% (6)
– Not in the foreseeable future / never: 62% (10)

Question spécifiquement sur le financement, cette fois:

Could your press’ current business model for scholarly journals accommodate a transition of all your institutional subscriptions to electronic-only (i.e. complete transition away from print)?
– Yes: 80% (8)
– No: 20% (2)

Les résultats sont certes partiels et d’un échantillon restreint, mais il témoigne bien d’une bonne volonté, d’une ouverture, mais qui demeure à l’état de discours: quand vient le temps d’envisager les sommes qui entrent par les abonnements, on prétend que les bibliothèques universitaires poursuivront indéfiniment leur mission de financement des revues savantes par le paiement d’abonnements exorbitants… Oeillères, aveuglement, refus d’envisager un bouleversement du modèle économique?

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