Do Tags Work? (ou quand l'information nous sort par les oreilles) [MàJ]

2389348226_90048e1dfe_mCathy Marshall, dans le dernier numéro de Tekka (revue d’Eastgate nouvellement accessible gratuitement), témoigne de son investigation à propos de l’utilité réelle des tags. Son texte est empreint de désillusion, malgré une volonté initiale de comprendre le fonctionnement des folksonomies. Les conclusions n’en sont pas moins tranchantes :

What I mean to say is: tags can be a rich source of noise.

Tags are indeed miscellaneous, and that miscellany may make them less than useful.

Le premier réflexe est de vouloir savoir si elle a raison, comment elle se trompe — bouleversée dans ses convictions, ou ne serait-ce que dans sa confiance en l’air du temps, notre lecture conduit naturellement à en faire un enjeu de vérité. C’est pourtant, d’abord et avant tout, un enjeu épistémologique : quel rôle jouent aujourd’hui les contenus populaires ? (ça nous ramène à des questions de valeur autant qu’à des questions d’usage…) quelle leçon tirer de ce mouvement de partage, de cette mise en commun d’une quasi infinité de documents, de références, d’informations qui ne peuvent être traités ? à quoi nous conduit un monde où l’information dépasse, en visibilité, en volume et en valeur (par leur saillance dans la sphère publique), son traitement, son interprétation et sa capacité de signification ?

Si le Web 2.0 est actuellement à l’heure du bilan (financier, pour commencer [src @jafurtado]), c’est à ce fondement cognitif et axiologique de l’information dans notre société qu’il faut s’attarder… alors que le Web 3.0 s’annonce pour être encore plus dans les nuages, il n’est peut-être pas mauvais de s’interroger sur les usages de cette socialisation de l’information (ou, pour le dire plus justement, une socialisation de la donnée) et sur l’arrimage social de la technologie — il semble bien que la société existe encore en dehors d’Internet…

(via Mark Bernstein ; photo : « Tagging : Maldives Style», nattu, licence CC)

[Mise à jour] À mettre en lien, tout à fait dans la même lignée : « J’ai oublié de ne pas me souvenir » (via O.Ertzscheld)

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