Tangentes, engagement, ou Heinich contre Bourdieu

parallèles-grosFrançois Bon fait écho à un débat par lettres interposées entre Nathalie Heinich et Pierre Bergounioux. La situation n’est pas simple : d’une part, le combat des intellectuels dans le cadre d’une réforme des universités (et de la mise en danger de la figure du chercheur, de l’humaniste) ; d’autre part, le travail de mémoire du chemin parcouru depuis mai 68.

Point tangent : Bourdieu, comme figure d’une prise de parole, comme discours incarné. Et la vague impression de deux propos qui se croisent sans tout à fait se regarder, sans tout à fait parler la même langue.

Néanmoins, la question de l’engagement social et la figure des intellectuels sont des objets de débat — singulière différence avec le Québec où les chicanes sont celles d’un nationalisme imposant commercialement la culture dans l’enseignement ou un Victor-Lévy Beaulieu brûlant ses livres. Deux mouvements structurés différemment : en France, l’axe spatial qui confronte les champs, les classes sociales ; au Québec, la sempiternelle temporalité, cette historicité définissant l’identité et l’emprisonnant dans sa transformation, dans son devoir de mémoire. Bourdieu comme étalon du temps qui passe : la France se déplace-t-elle vers l’axe temporel ?

(photo: « Plean 1 : To the infinity point », Szmytke, licence CC)

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