Thème 3. Le numérique, une ouverture pour l’émergence de nouvelles formes de création et de diffusion du savoir : sciences interdisciplinaires

Publié le 16 février 2010

L’interdisciplinarité, la transdisciplinarité fait en sorte que les regards portés sur un même objet d’étude sont multiples et peuvent être complémentaires ou en contradiction. De la rencontre des regards naît une ouverture pour la création de nouvelles connaissances.

La science interdisciplinaire est valorisée par la majorité des organismes subventionnaires, mais comment l’édition peut-elle accompagner cette orientation où tombent les frontières disciplinaires ? Comment le numérique peut-il apporter des solutions ou des avenues innovantes de développement ? Pouvons-nous imaginer de nouvelles formes d’édition qui permettront de conserver une organisation claire et archivable de la connaissance ?

Dans un tel développement, quels sont les rôles des éditeurs (producteurs) et des bibliothèques (archivage) ? Quelles réflexions pour des instances internationales, telles que le GIEC, l’Unesco et la FAO, où les auteurs de rapports sont confrontés, consciemment ou non, à de tels questionnements ?


2 commentaires (RSS)

  1. Eric Duchemin dit :

    De manière générale, l’émergence de réseaux sociaux à vocation professionnelle et non récréative est relativement nouvelle et leur implantation dans les communautés scientifique et autre milieux professionnel est encore faible. La pertinence des réseaux n’est pas toujours vue par les scientifiques, qui ont été formés dans un environnement où la publication et l’échange d’information s’opère selon des règles bien définies, incluant les publications dans les revues scientifiques reconnues et l’évaluation par les pairs, qui représente une des pierres angulaires de la méthode scientifique. Cependant, dans des domaines frontières comme l’environnement, la santé ou le développement, où la science et l’action de terrain s’alimentent mutuellement en informations, cette façon de faire ne saurait être considérée comme optimale. Les échanges en temps réel, la rapidité de la transmission d’information, la communication ciblée d’informations parfois incomplètes, la création de communautés de pratique actives et dynamique sont des objectifs difficilement atteignables à travers les modes de publication et de communication scientifique traditionnels. Tout au contraire, le web social ou web.2 offre une plate-forme idéalement adaptée à ces types d’échange.

  2. Florence Piron dit :

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec les objectifs cités à la fin du texte. Les domaines de connaissance que sont l’environnement, la santé et le développement n’ont pas nécessairement besoin de plus de rapidité et de réseautage entre chercheurs et praticiens. Ils ont surtout besoin d’être « démocratisés ». Ce sont des domaines de recherche dont les résultats ont un impact direct et énorme sur la planète et les citoyens. Or, dans le cas de la recherche publique et à l’exception du membre du public siégeant sur les comités d’éthique de la recherche, les citoyens financent ces travaux de recherche sans avoir aucune occasion de se prononcer sur les choix de sujets, sur les stratégies, les priorités, les moyens, la diffusion des résultats, la valeur des résultats, etc. C’est ça qui est inacceptable! J’ai un jour rêvé d’un Parlement des projets de recherche… Mais pour que cette utopie fonctionne, il faut que les citoyens comprennent bien les pratiques de la science, parlent la « langue scientifique » et n’hésitent pas à formuler des questions aux scientifiques et aux décideurs de la science – ce qui va, encore une fois, à l’encontre du régime de vérité contemporain de la technoscience (science cumulative, forte, qui va nous sauver). C’est ici que les outils numériques et le web 2.0 peuvent être utiles : pour faciliter ce dialogue, créer une certaine forme de reddition de comptes entre citoyens non chercheurs et citoyens-chercheurs ou décideurs. Tout reste à inventer.