Thème 1. L’édition sans éditeur ? Quelle appropriation des outils par les créateurs, par les acteurs du numérique ?

Publié le 16 février 2010

Internet crée le contexte du mythe de la publication sans éditeur. Si l’on sait que cet argument ne vaut que pour un certain type de publication et que pour une part limitée des documents diffusés, il n’en reste pas moins que les auteurs, les créateurs et les rédacteurs ont la possibilité d’être les principaux acteurs de leur visibilité et de leur accessibilité.

Dans cet esprit, quels outils s’offrent à eux ? Le blog est-il la panacée en ce domaine ? Quels enjeux (valeur symbolique/crédibilité, diffusion/indexation, maîtrise technologique) émergent de cette perspective ?


6 commentaires (RSS)

  1. Certains auteurs se publieront eux-mêmes, sur Amazon, Apple, ou Google ( ou pourquoi pas un acteur local ?).
    Ils feront de l’autopromotion à travers des réseaux sociaux et des réseaux spécialisés. Mais ils resteront une minorité, Ce sont les auteurs geeks. Certains sont déjà prêts.

    Les autres ? La vaste majorité des autres ? Quand on voit leurs éditeurs avoir du mal à produire des epubs, on se demande bien comment ces auteurs feraient pour s’autopublier.

    Le blogue ? Je le vois plus comme une plateforme d’essai et de promotion.
    Ce sont les outils que mettront Apple ,Google et autres à disposition des auteurs qui décideront de l’avenir de ce phénomène et de son ampleur..

  2. Personnellement, je préfère parler de la démocratisation de l’accès à l’édition plutôt que de traiter de l’édition sans éditeur qui se limite à l’autoédition. Je plaide donc en faveur d’un atelier au sujet de l’édition en ligne dans toutes ses formes (à compte d’éditeur, à compte d’auteur et autoédition). Cet atelier pourrait aussi aborder la question de l’impression à la demande au Québec. Enfin, le statut de l’éditeur en ligne et ses auteurs dans le contexte québécois pourrait également faire partie de la discussion.

  3. F Bon dit :

    Personnellement, je préfère parler du respect de l’interlocuteur dans les débats sur Internet plutôt que de traiter à la limite de la diffamation les personnes qui ne s’enfoncent pas dans le commerce peineux de l’auto-édition. Je plaide donc en faveur d’une politesse qui est celle que je connais en permanence au Québec sauf une exception plus que dommageable mais désormais non rattrapable. Cet atelier devrait donc éviter de préférence la mise en présence. Enfin, le statut d’éditeur en ligne gagnera à se débarrasser le plus tôt possible de ces tentatives d’exploitations marginales du besoin d’édition.

  4. Ça existait bien avant Internet (oui oui, il existait un monde avant la toile!). Des gens qui s’autoéditent à compte d’auteur, parce qu’ils croient à leur projet (parfois à tort) et qu’ils n’ont pas convaincu les autres, parce qu’ils ont été refusés partout ou n’ont pas apprécié les modalités de l’édition.

    L’édition électronique rendra la chose beaucoup plus accessible, tout simplement. Plutôt que payer pour faire imprimer un livre, on le formate et hop.

    L’éditeur opère déjà un premier tri dans la masse littéraire. Il se trompe parfois, mais il confère une certaine légitimité à la chose écrite. Cependant, on retrouve de plus en plus d’erreurs, de fautes dérangeantes dans les livres imprimés, d’éditeurs qui n’ont pas fait ou mal fait leur travail. Chez certains, la direction littéraire est boîteuse ou même inexistante.

    Actuellement, on trouve des blogs (gratuits) bien plus intéressants que certains livres que l’on paie.

    L’édition avec éditeur a déjà pas mal de formes variées. L’électronique en deviendra-t-elle une de plus?

  5. Mathieu Plasse dit :

    Si on suit ce qui s’est produit avec l’industrie du disque, voici ce qui arrivera à l’industrie de l’édition… Tous les middle men disparaîtront lentement en criant au scandale, complètement paniqués (ce sont vous, mes chers éditeurs, libraires et distributeurs). Les auteurs, après avoir émulé la panique de leurs éditeurs, se rendront compte que les lecteurs sont toujours là et qu’ils continuent de lire. Les auteurs créatifs et débrouillards sauront tirer leur épingle du jeu en inventant de nouvelles manières de tirer profit du nouveau paradigme.

    Certains musiciens, avec l’arrivée du numérique (et du piratage, inévitable), se sont tourné vers les profits tirés des spectacles, des produits dérivés et des éditions de luxe de leurs albums. Que feront les auteurs? Avec le numérique vient le piratage, oui, mais vient aussi la possibilité d’une diffusion directe, mondiale et à l’image de l’auteur qui prend en charge sa publicité, son texte et sa manière de faire, pour le meilleur et pour le pire.

  6. On en revient au même problème… qu’en est-il de l’auteur qui ne veut pas ou ne peut pas appendre toute la notion numérique? Et le temps passé à promouvoir diminue le temps d’écriture.

    Toutefois, il faut reconnaître que la chose ouvre de grandes perspectives… mais un peu effrayantes.