Thème 5. La lecture active : quels outils, quels dialogues des lecteurs avec le texte ?

Publié le 16 février 2010

Lire est une activité complexe ; le numérique ne change pas cette réalité. La complexité réside dans les types de lecture : lecture de surface, en mode repérage et évaluation ; lecture dense et analytique, qui intervient sur le texte par des annotations, des commentaires, des passages identifiés.

Les pratiques varient également selon que l’on lit de la fiction ou un ouvrage scientifique, selon que l’on s’immerge dans un texte pour se laisser diriger ou que l’on désire échanger avec d’autres lecteurs sur les enjeux ou les qualités du document parcouru.

Selon les supports, selon les formats de documents, comment cette complexité se trouve-t-elle à s’incarner en contexte numérique ?


2 commentaires (RSS)

  1. Une hypothèse qui me vient intuitivement et qui demande à être discutée :

    La lecture à l’écran brouille la distinction entre « lecture de surface » et « lecture en plongée », entre une lecture fonctionnelle, minimale, et une lecture poussée par un désir de compréhension, de saisie du texte.

    Je crois remarquer, à partir de mes propres expériences de lecture à l’écran, que la « lecture de surface » est investie d’une complexité qu’on ne lui reconnaîtrait pas d’emblée sur support imprimé (bien qu’elle soit sans doute possible, là aussi.) Je parle de cette pratique qui consiste à errer parmi les hyperliens qui émaillent les textes. Je peux lire, par exemple, un article sur Raymond Carver, qui me renvoie à un article portant sur Hemingway, qui lui-même me renvoie à un texte sur Fitzgerald qui fait mention de ce groupe que je ne connaissais pas et que l’on nomme la « Lost Generation ».

    Cette expérience de lecture demeure en surface dans la mesure où je m’empare des bribes qui me sautent aux yeux, littéralement. Je n’ai pas fait de lecture extensive, et malgré cela, j’ai effectué un voyage lectural dans la complexité des liens qui existent entre les textes et leurs auteurs dans le réseau Littérature. J’ai un aperçu approximatif des objets en eux-même, et, ce que je lis, c’est peut-être d’abord ce qui les lie. Ce réseau-là existe sans le Web, ça me semble évident. Cependant, les outils du Web m’apparaissent un moyen privilégié pour expérimenter de façon concrète la complexité de cette constellation qui, s’en cela, demeure sans doute à l’état de perception, de construction mentale.

    Tout ça pour dire qu’il existe pour moi une complexité de cette « lecture en surface » qui est le plus souvent accolée de manière péjorative à notre culture de l’écran.

  2. François Mireault dit :

    Je trouve intéressante cette situation que moi aussi, j’expérimente souvent: je crois que cette « lecture en surface » qui, à mon sens aussi, ne doit plus être envisagée de façon péjorative ouvre la porte à une possible interdisciplinarité, à un décloisonnement des savoirs au profit d’un réseau de connaissances élargi.