Thème 6. Hors des mains du créateur, du rédacteur : qui sont les passeurs du livre numérique ?

Publié le 16 février 2010

Notoire, le bouleversement de la traditionnelle « chaîne du livre »… Mais qu’en est-il réellement de ces réaménagements des interactions entre éditeurs et libraires, entre agrégateurs et bibliothécaires, entre libraires et lecteurs ? Tous les éditeurs ne deviendront pas des commerçants en ligne, toutes les librairies n’adhéreront pas au livre numérique non plus.

Quels partenariats nouveaux devront être inventés ? Quelle circulation du livre numérique s’imposera dans ces rapports modulés entre producteurs de contenu et diffuseurs ?

Cet atelier s’intéresse particulièrement aux enjeux de diffusion et de distribution et au rôle de médiation qui incombe aux bibliothécaires et libraires.


4 commentaires (RSS)

  1. Les principaux acteurs se positionnent.
    ET le libraire dans tout ça ?
    Je prévois une atomisation de la chaîne du livre.

  2. Gilles Herman dit :

    Si le numérique a la capacité de mettre l’auteur directement en relation avec le lecteur, la réalité est toute autre. L’auteur ne veut pas s’occuper de son livre et ne maîtrise ni les outils de conception ni les réseaux de communication. L’éditeur quant à lui ne veut pas traiter des conditions commerciales de ses publications, par manque de moyen ou plus généralement d’intérêt. Plus les rouages se mettent en place et plus je réalise que la fameuse chaîne est plus solide mais surtout nécessaire qu’on ne le pense.

    En fait la réflexion devrait plutôt porter sur les multiples chaînes qui vont apparaître.

  3. Leroy K. May dit :

    J’aimerais apporter une nuance: il n’est pas vrai de dire que l’auteur ne maîtrise ni les outils de conception ni les réseaux de communication. Cela est relatif à chaque auteur. Certains s’en tirent très bien avec ces notions, mieux que certains éditeurs même.

    Je crois que des partenariats entre éditeurs traditionnels et numériques naîtront, qu’ils deviendront complémentaires et que, peut-être grâce à certains auteurs plus branchés, ces derniers permettront aux acteurs du livre d’entrer dans l’ère immatérielle. Mais la chaîne est en effet plus solide qu’on ne le pense. La preuve en est que les gros joueurs (Amazon, Sony, Barnes & Noble, etc.) sont déjà présents. Ne reste qu’à tisser les fils, à voir naître des associations à prime abord, peut-être, improbables.

  4. Alain Plante dit :

    La dématérialisation du livre finira sans doute par sonner le glas de cette curieuse espèce qu’est le libraire et de son lieu de travail qu’est la librairie. Il faudra inventer une nouvelle façon de présenter le livre au lecteur. Aujourd’hui, vendre un livre consiste à distribuer un objet nommé « livre », qu’un éditeur présente de façon spécifique (couleur, format, type de papier) en fonction de paramètres marketing XYZ. La librairie et les libraires sont les derniers maillons de la chaîne. Le lecteur fréquente la librairie, parle au libraire, reconnaît les noms d’auteurs sur les couvertures de livres; les formats et les couleurs des différentes maisons d’éditions lui rappellent des souvenirs de lecture plus ou moins agréables, etc. Cet environnemnt est au coeur de ses choix de lecture. Sans l’objet-livre, la relation lecteur-libraire n’a plus sa place et la librairie comme espace physique de rencontres et d’échanges, encore moins.

    Je pourrais évoquer chacun des autres maillons de cette chaîne du livre et souligner les écueils qui les attendent. Tous devront changer leurs habitudes. Finalement, seule la relation auteur-lecteur est assurée de subsister, même si elle est appelée à changer.