Thème 11. Raconter, en contexte numérique : blogs, médias sociaux, hypermédialité et interaction

Publié le 16 février 2010

La montée d’une culture de l’écran, en écho aux récits médiatiques et au modèle cinématographique extrêmement fort, bouscule les conceptions et les attentes narratives en contexte numérique.

L’inscription de la narrativité dans une trame temporelle (blogs) ou dans une architecture sociale (médias sociaux) redéfinit-elle notre idée du récit aujourd’hui ? Comment ces outils réaménagent-ils le geste de raconter le réel, de le représenter et de le fabuler ?

Le maillage de ressources hypermédiatiques (iconographie, vidéo, animations) et de procédés interactionnels tend-il à réduire le sentiment du narratif dans les œuvres ? Au profit de quelle esthétique, de quelle vision artistique du monde ?


6 commentaires (RSS)

  1. F dit :

    ô vous, grands savants de la science, un petit rss pour suivre les commentaires ajoutés aux différents thèmes ?

    et à côté de la Fabrique « In » au Cercle, on se fait une Fabrique « off » au Studio P pour les auteurs qui se préoccupent du numérique que les auteurs ne préoccupe pas ? ! (remarque tant pis, z’avaient qu’à s’inscrire…)

    merci les 3 pour ce travail sémantique pointu d’arborescence – vais probablement candidater (on a chacun droit à 3 ateliers au choix dans la journée ?) aux 4 / 10 / 15

    (PS : vous trouvez vraiment quelqu’un qui sera intéressé par un atelier sur les DRM, autrement que par leur abolition ?)

  2. Leroy K. May dit :

    Il est certain que le Web redéfinit la narrativité en littérature telle que nous la connaissons puisque le cadre peut s’étendre sur plusieurs lieux, aussi immatériels soient-ils (blogue, microblogue, réseau dit social, etc.).

    En même temps, on peut concevoir les multiples blogues d’un projet collectif comme de multiples portes d’entrée vers une oeuvre unique qui choisit d’embrasser le réseau au lieu du papier.

  3. Leroy K. May dit :

    +1 pour l’idée de la Off Fabrique pour les auteurs… à conjuguer avec la In Fabrique 🙂

  4. F Bon dit :

    nos usages intensifs de l’écran, vie privée, vie professionnelle, renseignements utilitaires ou correspondance intime, et bien sûr nos pratiques esthétiques, à la fois comme acteur et lecteur, définissent-ils une « culture » ? ou tout simplement c’est l’ensemble des vecteurs sociaux et privés de la culture qui doivent appréhender leur médiation numérique ?

    je ne suis pas sûr du coup qu’il y ait discontinuité entre l’oeuvre littéraire lue sur tablette ou liseuse (thème 4) et ce qu’on apprend à reconnaître dans les blogs ou sites comme lié aux esthétiques d’aujourd’hui, à la permanente fonction récit de la littérature

    il me semble que les anciennes médiations, plus lourdes techniquement (éditer et imprimer le Journal de Kafka ou la Correspondance de Flaubert) installaient une hiérarchie qui n’a plus lieu d’être : l’écriture de Kafka ou de Flaubert est quotidienne – la « Recherche du temps perdu » s’écrit par paperoles, ajouts, banderoles, fusion de textes brefs écrits parfois des années avant

    ce qui change par contre, c’est la façon dont on écrit « avec » le monde – notre façon de le documenter, d’aller à sa recherche et lui renvoyer le récit qu’on en tient, a toujours été une permanence ou une fondation du geste littéraire – dans le bousculement temporel et spatial qu’induit l’usage d’Internet, cette fonction originelle de la littérature se déporte dans les blogs

    cette question du narratif est donc posée avec pertinence – mais je ne suis plus en état de faire la différence avec ce qui s’exprime dans le thème 4 – c’est même probablement ici que la notion de « livre » cesse d’être un recours obligatoire