Thème 10. Pages, textes, livres : sur quoi repose l’identité du contenu numérique ?

Publié le 16 février 2010

Le modèle musical, notamment à travers l’iTunes Store, s’est imposé dans sa simplicité même : deux entités, celle de l’album et celle de la pièce musicale.

La définition de l’œuvre (ou du document) dans le domaine textuel est foncièrement plus complexe : la longueur est extrêmement variable, sa composition (en parties, en chapitres, en unités de taille variable) n’a pas de balises établies, les contenus sont infiniment variés. Dans la définition même de l’œuvre et dans ses enjeux plus concrètement économiques, comment saisir l’identité des documents numériques ? Une nouvelle de deux paragraphes peut-elle être vendue aux côtés d’un roman de 400 pages ? La monographie scientifique peut-elle côtoyer une brève d’une page ?

Le statut différent des documents, leur économie difficilement conciliable, leurs usages distincts compliquent infiniment la définition de nos bibliothèques et la valeur symbolique associée à leurs composantes.


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  1. Leroy K. May dit :

    Le modèle de l’iTunes Store (0,69 / 0,99 / 1,29) sera difficile à reproduire pour le livre. On pourrait se baser sur la longueur des oeuvres, avec des balises plus ou moins strictes, pour déterminer le prix des oeuvres. C’est d’ailleurs ce que propose la plateforme DTP d’Amazon, en imposant un prix plancher et en suggérant des prix selon la longueur. Mais d’autres modèles devraient aussi naître puisque la longueur d’une oeuvre ne devrait pas être le seul critère de tarification.

  2. Comment devra-t-on négocier les droits d’auteurs et les droits de reproduction des images pour la version numérique des livres? Quelle durée? Quel territoire? La licence actuelle patauge dans un vide juridique face à la diffusion numérique. Quelle marge de manoeuvre aurons-nous vis-à-vis les banques d’images commerciales? Et quel contrôle les grands fonds d’archives pourront-ils avoir sur la diffusion de leurs images?

  3. Mathieu Plasse dit :

    D’abord, je dois dire que vendre un e-book à 27$, c’est du vol (jelis.ca, c’est toi que je regarde). C’est beaucoup trop cher. Les gens vont pirater vos livres si c’est si cher. Si vous voulez vendre vos livres et que les gens préfèrent les acheter de manière légale, il faut que la décision d’achat soit facile, presque spontanée, intuitive. Cela veut dire que le livre devra coûter entre 0,99$ et 5,00$.

    Je crois que le modèle à suivre, ici, c’est celui du App Store. Les applications ne sont pas chères même si certaines d’entre elles ont été développées à grands frais. Comment font-ils pour y gagner? Le volume de ventes (facilité d’achat, des acheteurs dans le monde entier, des prix très bas qui poussent à l’achat impulsif).

    Pour ce qui est de l’identité du livre numérique, c’est difficile à définir. Mon petit doigt me dit que le format sera lentement peaufiné, à mesure que le média prendra de la maturité, comme ce fut le cas avec le cinéma, qui s’est donné, après plusieurs années, le standard habituel de plus ou moins 90 minutes qu’on lui connaît.