« 1972 À main levée » : La valorisation du patrimoine par le biais de la républication

Synthèse critique : Christian Blais : « Publier une Bédé institutionnelle », dans le cadre du séminaire Enjeux de la publication. Édition, exploitation, circulation des textes et des documents, donné par le professeur René Audet, Université Laval (Québec), 5 novembre 2018.

[ Le livre 1972 : à main levée avec Magali Paquin : entretien qui synthétise les enjeux de la bande dessinée créée pour ce moment là. ]

Portrait photographique de Christian Blais par Roch Théroux, récuperée à partir de la notice biographique de la maison d’édition Septentrion, le 8-10-2018 à l’adresse : https://www.septentrion.qc.ca/auteurs/christian-blais.

Peu de parlements ont la chance de compter avec un historien pour étudier et retracer leurs débats ainsi que leur évolution dans le temps. La Bibliothèque de l’Assemblée Nationale du Québec s’insère parmi un des cas singuliers qui profitent de ce type d’expert au sein du Service de recherche. Christian Blais, historien, rédige des livres sur l’histoire parlementaire et lance des projets de médiation culturelle. En célébrant les jalons du parlementarisme au Québec, notamment avec des publications et des expositions, il s’adresse à la population québécoise pour valoriser les archives et à faire connaître le passé de son institution. C’est dans le cadre de ce mandat qu’il se lance dans la co-rédaction de la bande dessinée en question.

Avec l’exposition du cas de la bande dessinée institutionnelle « 1792 à main levée”, Christian Blais illustre un des modes créatifs de circulation du savoir adressé au grand public. Dans son intervention, il commence par nous expliquer le lancement du projet à l’Assemblée Nationale puis il raconte le processus de production et finit par nous montrer les cercles de circulation de cette publication. Nous allons profiter de cette synthèse critique pour rappeler la présentation de cet écrivain, en complétant son exposition avec des articles publiés par la presse. Nous structurerons cette intervention en fonction de la compréhension de la BD comme un mode visuel de transmission d’information. Pour conclure nous tenterons de lier ce travail avec d’autres projets de valorisation d’archives ou de littérature utilisant une stratégie similaire pour attirer le grand public vers leurs publications.

La première bande dessinée en français

La publication de 1972 à main levée célèbre non seulement le 225e anniversaire des premières élections au Québec mais aussi la naissance de la bande dessinée dans le milieu francophone. Selon l’anecdote de Blais et de sa collègue Magali Paquin (Laplante, 2017), l’historien de la bande dessinée Michel Viau établit dans le livre BDQ : Répertoire des publications de bandes dessinées au Québec publié en 1999, que la plus vieille bande dessinée en français, imprimée le 17 juin 1972, s’appelle À tous les électeurs. Depuis le XVIIe siècle, en Grande-Bretagne, il existe une tradition de la caricature avec des phylactères. (Thomas & Blais, 2017) Ainsi, en tant que colons d’origine écossaise,  Mathew et John Macnider ainsi que William Grant se servent de ce mode discursif pour inciter le lectorat français à voter pour des marchands au lieu des avocats lors la première élection de la région. Dans l’espace d’une même planche, ils impriment une séquence narrative grâce à des dessins et des bulles de parole englobés dans ce qui semble etre les divisions des vignettes. La bande dessinée telle qu’on la connaît maintenant a évolué par rapport à ce placard, mais ce document possède déjà les traits caractéristiques de ce format de publication.

À tous les élécteurs, 1ère bande dessinée en français, John Macnider et William Grant, 1972, collection du musée Mcgill. Recupéré le 9-10-2018 à l’adresse : https://www.lhistoire.fr/tous-les-%C3%A9lecteurs-une-bd-de-1792

Il est pertinent de surligner que déjà à cette époque, les candidats marchands font appel à un format de publication avec un mode visuel prédominant pour s’adresser aux habitants de la Haute-Ville de Québec. L’existence de cette affichette justifie l’utilisation de la bande dessinée comme moyen de communication pour faire connaître l’histoire parlementaire du Bas-Canada.

Le projet de bande dessinée institutionnelle

Le scénario d’une fiction historique

Les événements clés

Cette publication se conçoit comme un recueil de bandes dessinées documentaires. Elle raconte la naissance du parlementarisme dans le Bas-Canada. À l’époque, cette colonie hérite des règles électorales du système en Grande-Bretagne. (Thomas & Blais, 2017) Christian Blais, choisit de se servir du personnage historique Pierre Stanislas Bédard pour donner une cohérence à l’ouvrage. Il décompose le début de cette période en quatre récits. L’équipe de production diffuse le résumé des récits dans l’appel à candidatures (Assemblée Nationale du Québec, 2016):

  • Les premières élections générales de 1792 :
    Les candidats utilisent des affiches, des tractats et de placards électoraux pour essayer de gagner des voix au sein de la colonie. Le peuple se sent libre et rempli d’espoir.
  • Le débat sur les langues :
    Dans la colonie, le bilinguisme était la norme. Ce n’est que lorsqu’il a fallu choisir un président de la Chambre que les députés ont dû définir une langue officielle pour les débats.
  • Pierre-Stanislas Bédard, figure de la démocratie :
    Elle raconte la lutte politique soutenue par ce personnage. Le co-fondateur du journal Le Canadien, est emprisonné sans raison, lors de la crise parlementaire. En tant que défenseur des droits du peuple, il refuse d’accepter des faux-crimes pour être libéré et ainsi il dénonce les abus de l’administration coloniale. Sa longue histoire d’engagement politique sert de véhicule thématique pour avancer dans le temps et arriver au suivant sujet.
  • Les 92 résolutions :
    Ce manifeste exprime les doléances de la majorité parlementaire souffre face à un pouvoir exécutif abusif. Elle s’adresse à la Chambre des communes de Londres. La conséquence est les Rébellions de 1837-1838 où l’armée britannique vient rétablir l’ordre.

Les points clés à scénariser, choisis par Christian Blais, synthétisent la chaîne d’événements sur laquelle repose le système parlementaire québecois actuel.

La tension entre le documentaire et la scénarisation

Ni Christian Blais ni sa collègue connaissent les enjeux de la création d’une bande dessinée. Ainsi, ils font appel à un spécialiste local dans le domaine : Michel Giguère. Grâce à sa connaissance du milieu, le conseiller établit des prix justes pour le travail fourni, notamment en déterminant le nombre de corrections, les échéanciers et les moments pour payer les artistes. Cette démarche s’inscrit et s’oppose au contexte d’exploitation lié aux métiers des arts appliqués. En conséquence, avec lui, les conditions pour que le projet soit attractif pour des bédéistes de qualité se définissent. En garantissant ce contexte de travail, il établit le registre de la bande dessinée.

D’ailleurs cet établissement du registre nous sert pour relever la problématique issue de la contribution de Giguère. En tant qu’expert du domaine, ce conseiller soulève l’opposition entre la bande dessinée didactique avec une prétention très haute de rigueur historique et la bande dessinée non-institutionnelle, ancrée dans la culture populaire. Justement, l’ambition d’objectivité dans le résumé des faits historiques affecte la narrativité de la séquence d’images, soit un des caractères définitoires du genre. Il semblerait que l’intérêt d’un récit en vignettes découle de la représentation expressive, comme tout scénario, il nécessite une intrigue et de la tension. Christian Blais s’attaque à résoudre cette friction entre la rigueur historique et la construction d’un scénario intéressant. Dans l’appel à candidatures, l’équipe de production annonce que la qualité documentaire du récit sera garante de la représentation de l’époque. Les artistes ne doivent rien expliquer, ils doivent créer des ambiances avec des dessins.

En effet, l’espoir est d’aller chercher le plus grand public en rassemblant l’univers des lecteurs de bédé et des amateurs de l’histoire.

Une publication hybride

Le portrait de la bande dessinée au Québec

La liberté promise par le sujet, la rémunération et les conditions de travail attirent plus d’une centaine d’artistes. Chacun dans leur dossier de candidature coche le fragment d’histoire qu’il envisage dessiner. Le choix uniquement de quatre personnes pour réaliser les moments déterminés auparavant constitue l’étape suivante dans le processus. Le critère de sélection s’impose. Ils veulent, avec ce recueil, pouvoir proposer un portrait des styles contemporains de bande dessinée au Québec.

Christian Blais écrit les histoires pour le livre, elles introduisent le monde diégétique dans lequel se placent les planches. Les personnages sont déjà campés, ils ne requièrent pas une mise en contexte. Les modules narratifs attribués à chaque auteur ne nécessitent pas faire des transitions entre eux, ils sont autonomes. Le procédé de rapprochement à un moment dans la vie courante des personnages fait émerger leurs qualités humaines, les fait passer d’une « nomenclature historique » à une personne.

4e de couverture de 1972 à main levée, Publications du Québec, 2017, Collectif

Vincent Rioux, connu par le pseudonyme de VoRo, raconte les premières élections dans un style proche du classique. Avec une représentation figurative d’une taverne de l’époque, il nous expose les personnages à l’aube des premières élections.

Vanessa Lalonde, Van, publie sa première bande dessinée en présentant des enfants. Cette artiste du storyboard n’a pas encore d’expérience, la création de personnages et les cadrages des vignettes démontrent son travail dans le milieu de l’animation. Le traitement pictural des couleurs, le recours à une palette large mais sombre et des traits texturés donnent une sensorialité à son travail et montrent l’originalité de son approche de bande dessinée. Ses images se rapprochent plus des concept art pour film d’animation pour enfant. Dans son histoire des fils de députés entre six et treize ans se disputent dans la rue en nous partageant l’essence du débat sur les langues.

Photo d’une double page dessinée par Vincent Giard pour le livre 1792 à main levée. Photographie publiée par Mathieu Turgeon à TC Media. Récuperée le 9-10-2018 à https://www.quebechebdo.com/culture/2017/4/5/les-debuts-de-la-politique-quebecoise-racontes-en-bandes-dessine.html

Vincent Giard avec une approche conceptuelle et très colorée nous présente une seule journée dans la vie de Pierre Stanislas Bédard et de son épouse. Sur cet échantillon provenant de l scène alternative de la bédé, il se penche sur le 10 avril 1811. Depuis il y a treize mois sa femme s’occupe de la famille puis ce jour-là, Bédard refuse de sortir de prison car il considère sa captivité non justifiée. Ce démocrate exige d’avoir un procès pour justifier sa libération et donc délégitimer son emprisonnement en risquant d’augmenter le temps loin de sa famille.

Finalement, Réal Godbout, un vétéran de la bédé québécoise connu notamment par son travail sur Red Ketchup se sent déstabilisé face à l’absence de contrainte scénaristiques. À cause de son expérience préliminaire de dessin de bédé pédagogique, la première proposition tombe dans le piège de la narration institutionnelle redondante avec le texte de Christian Blais. Dans sa proposition finale, sous le style figuratif très classique de Godbout nous lisons l’histoire des 92 résolutions.

Chaque artiste mène un processus différent. VAN commence par le design de personnages, Godbout commence par la scénarisation textuelle, les autres vont plutôt faire la mise en page de la planche pour commencer directement le crayonné. Dans tout ce processus, Christian Blais et un grand bagage documentaire les accompagnent pour la recréation fidèle du moment historique. Cette variété de styles contribue à élargir le public de l’ouvrage.

De la direction artistique au catalogue d’exposition

Christian Blais entre dans un échange constant de courriels avec les artistes pour corriger les « coquilles visuelles » et pour camper la personnalité des figures historiques grâce aux sources primaires disponibles dans les archives en ligne proposées par différentes bibliothèques.

Couverture de 1792 à main levée. Christian Blais, Michel Giguère, Magali Paquin, Vincent Giard, Réal Godbout, Van et VoRo. 2017. Publications du Québec.

Son travail iconographique de recherche inclut l’identification de costumes de l’époque, le repérage des différents meubles, de la vaisselle. Il doit trouver des éléments utiles pour le décor de sorte à créer des cadres riches en information documentaire. Les outils de recherche par image permettent à l’historien de fournir des peintures, des objets de collection pour montrer l’utilisation de capines, justifier la longueur des robes ou bien l’existence ou non de poches aux pantalons. Cette démarche de recherche, digne de la direction artistique de tout projet visuel, devient la source de plusieurs anecdotes. Dans un deuxième temps, ces anecdotes servent à concevoir une synthèse hybride entre catalogue et carnet de conception. En plus, ce processus de création collaborative inspire la sélection et l’articulation des objets présents lors de l’exposition 1792. La naissance du Parlement. L’hôtel du Parlement accueille des artefacts rares et précieux pour retracer les grands débats de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada, de 1792 à 1841. (Assemblée Nationale du Québec, 2017)

Chaque étape, soit le design de personnages, le crayonné, la couleur et le définitif passe par la supervision de l’équipe de production. Ainsi, une quantité importante de brouillons témoigne des interactions entre l’expert et les dessinateurs. Celui-ci ne corrige pas seulement le mode visuel mais aussi le mode verbal. Par exemple : Blais doit aller chercher l’équivalent des sacres au XVIIIe siècle pour donner de la rigueur historique aux échanges entre les enfants de l’histoire de VAN. Ils intègrent des lieux, des objets et surtout ils se basent sur l’information des figures historiques pour les recréer comme des sujet avec des habitudes, des manies. Cette reconstruction de la personnalité des figures historiques par le moyen de gestes, les traits expressifs, de formes de parler aide à « faire vivre » le personnage. Encore mieux, il donne une crédibilité au personnage qui permet aux lecteurs de se projeter, de développer de l’empathie avec le récit et donc avec l’histoire.

Les archives recueillies s’articulent avec les anecdotes et le brouillon pour donner forme à un catalogue qui est riche en contenu historique mais aussi intéressant du point de vue  de la génétique de la création d’une bande dessinée. Ce livre propose une valeur ajoutée en tant que manuel du dessin narratif documentaire. Avec cette dernière partie on comprend bien comment répondre à la tension entre la rigueur historique et la scénarisation pour un grand public dans le cas d’une narration visuelle.

L’articulation de modes variés au sein d’un même ouvrage

Finalement, le résultat du processus constitue une oeuvre hybride. Elle est à la fois une synthèse historique, un recueil de bande dessinées et un catalogue d’exposition. Il possède le mode textuel savant de l’écriture de l’historien. Avec un démarche d’intermédialité, elle remet en circulation le placard À tous les électeurs. Elle juxtapose quatre styles graphiques très différents. Elle propose un dialogue entre des dessins finis, des photos d’archives, des peintures historiques. Dans ce sens cet ouvrage imprimé, par lui-même, est une publication multimodale.

Le rédacteur est conscient des contraintes du format. Il modèle son écriture et la composition de ses paragraphes pour proposer un texte facilement lisible sur des colonnes. D’ailleurs, dans cette étape, la tension entre le document institutionnel et la bande dessinée destinée à la culture populaire se manifeste. Les trois premières versions proposées par les Publications du Québec se laissent porter par l’identité colorée et dynamique souvent attachée à la bande dessinée. Ils proposent des mises en pages qui semblent s’adresser uniquement à un public jeune. Ce format ne correspond pas à l’ethos éditorial d’une publication institutionnelle. Ainsi, à la suite des remarques de l’équipe de production, ils établissent une identité graphique qui se sert de couleurs et typographies sobres pour amalgamer les contenus hétérogènes. L’interface graphique de ce livre papier reste minimaliste et consistante. Avec ce procédé elle harmonise les contenus mais aussi elle permet au livre de s’inscrire dans l’ethos institutionnel du parlement.

Un changement de mode de publication pour valoriser le patrimoine

Christian Blais nous dit dans son intervention : en 2015 la bédé est omniprésente. De notre côté on peut le constater par la quantité des genres de ce type de paralittérature mais aussi par la popularité des gags dans les réseaux sociaux. L’équipe de production se sert de la popularité liée à ce mode de publication pour élargir le cercle de réception d’un ouvrage institutionnel. Comme l’expriment les membres de l’équipe, cette publication amène les gens qui interentreprises à l’histoire à lire des bandes dessinées et le public qui se penche plutôt vers la lecture de vignettes de façon à connaitre un peu plus d’éléments de l’histoire.

Il remet en circulation une vieille publication et raconte un récit à travers des objets de collections muséales en valorisant ainsi le patrimoine matériel et culturel du Québec. Comme le rédacteur connaît des programmes d’histoire aux écoles de la province, il écrit en fonction de combler certains vides des manuels. Il crée un outil pédagogique amusant pour des jeunes qui motive l’apprentissage de leur histoire.

En guise d’ouverture, nous voulons amener la réflexion sur trois cas de publication pour la valorisation du patrimoine.

En premier lieu, j’amène un cas qui semble être un échec. La BBC tente sa chance de ramener à la vie le personnage historique de Henri Tizard dans le roman graphique interactif Tell me your secrets. Il se base sur l’essai historique « Top Secret Exchange: The Tizard Mission and the Scientifc War » publié en 1996 par l’historien David Zimmermann. Ce projet riche en contenu documentaire, et en rigueur historique ne reste qu’un pilote. Justement, la qualité technique et historique prend le devant sur la qualité narrative et expressive de la publication.

Matt Huynh adapte sous forme d’un roman graphique interactif, la nouvelle The boat issue de l’ouvrage de Nam Lee sur la fuite de réfugies du Viet Nam vers l’Australie. Ce format de publication lui permet d’agréger des dessins qui transmettent la technique traditionnelle de la peinture à l’encre. La recherche visuelle nous décrit mieux que les mots les espaces où se déroule la fuite. Il amène des chansons en vietnamien, de photos d’archives et même des séquences vidéo qui s’articulent avec un récit émouvant pour nous sensibiliser à cet événement. Comme dans le cas de 1792, la création de personnages tente de forger une relation d’empathie avec le public.

En dernier lieu, signalons le cas très répandu de Candide de la BnF, en association avec la fondation Voltaire et Orange. Ici il n’y a pas une nouvelle création de récit, ni une entrée de la fiction. Cependant, il y a une articulation entre des images d’archive et une histoire par le biais d’une republication. Cette oeuvre nous rappelle les pages de garde de 1792 qui ré-impriment « À tous les électeurs » et la partie catalogue du livre. Dans les deux cas, le nouveau mode devient un outil pédagogique pour engager les lecteurs avec l’histoire.
Ces trois histoires et l’oeuvre présentée par Christian Blais nous montrent l’intérêt de la remise en circulation d’un texte comme point de départ pour amener un nouveau public à réfléchir sur le passé. Justement, ils se permettent questionner du mode de diffusion, comme ressource pour aller chercher un lectorat de plus en plus attiré par des registres au delà du textuel. (Baron, 2017)

Bibliographie :
Ouvrages cités :

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