Les médias sociaux comme outils – Mélanie Millette et Anne Robineau (17 novembre 2016)

Intervenants :

  • Mélanie Millette – professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM
    « Usages des médias sociaux dans les francophonies canadiennes : lutte et stratégies pour la visibilité dans l’espace public médiatisé »
    (vidéo de l’intervention – présentation numérique)
  • Anne Robineau – directrice adjointe de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML)
    « Créativité et médiation numérique de la culture dans la francophonie canadienne : des communautés en ligne incubatrices de nouvelles pratiques ? »
    (vidéo de l’interventionprésentation numérique)

Description des conférences ici.

Synthèse proposée par Tom Lebrun et Éric Daigle

Situations des communautés franco-canadiennes en contexte minoritaire

La vitalité linguistique du français au Québec et les mesures politiques devant être prises pour en assurer sa pérennité sont des débats toujours bien actuels dans la province. Toutefois, les communautés francophones des autres provinces canadiennes ne disposent pas d’un tel espace politique et médiatique pour débattre des questions entourant le fait français au Canada. L’accessibilité à une éducation en français, la diffusion d’une culture et d’une information locale franco-canadienne, la possibilité même de vivre en français sont des luttes incessantes pour ces communautés.

L’avènement des technologies numériques, plus particulièrement des réseaux sociaux, ouvre cependant un nouvel espace que les individus et organismes militant pour la survivance du français au Canada ont su investir afin d’assurer une visibilité médiatique adéquate aux diverses cultures francophones locales et de susciter débats et dialogues autour de ces questions.

Ce phénomène médiatique et numérique est ce qui a retenu l’attention des deux intervenantes de cette séance dans le cadre de leurs recherches. Mélanie Millette, professeure en communication à l’UQAM, proposait une analyse de l’utilisation du réseau social Twitter par les différentes instances des communautés franco-canadiennes. Anne Robineau, sociologue de l’art et chercheure à l’Institut canadien de recherches sur les minorités linguistiques, nous offrait quant à elle une typologie des différentes stratégies d’investissement du web par les organismes franco-canadiens ou entreprises numériques individuelles ayant pour fin la diffusion et la pérennité de la culture francophone au sein d’une majorité anglophone. L’utilisation des réseaux sociaux représentera donc, pour ces deux invitées, un moyen de créer un lien renouvelé avec le groupe ainsi qu’une solution au peu de visibilité du débat sur la place de la francophonie au sein du Canada anglophone.

Mélanie Millette : usages des médias sociaux dans les francophonies canadiennes : lutte et stratégies pour la visibilité dans l’espace public médiatisé

L’utilisation du réseau social Twitter en contexte minoritaire franco-canadien était au cœur des recherches et de la présentation de Mélanie Millette. Sa présentation a principalement porté sur une étude de cas avec l’analyse du mouvement « Ta Gueule ! », collectif franco-ontarien particulièrement révélateur de la notion de contre-public initiée par Nancy Fraser en 1990[1]. Cette notion, qui désigne un groupement d’individus s’inscrivant dans un contexte d’hégémonie culturelle, constitue le point pivot de son analyse. Dans la réflexion proposée, Twitter apparaît comme un outil d’inscription dans le débat public de questions autrement éludées, notamment celles liés à la place du français dans l’espace public. Son exposé s’articulait en deux temps : une présentation de sa méthodologie de recherche puis une analyse qualitative et conceptuelle des résultats obtenus.

Présentation d’une méthodologie et résultats de recherche

Professeure en communication à l’UQAM, Mélanie Millette a travaillé quelque temps dans le domaine publicitaire avant de revenir aux études pour effectuer un doctorat en communication, lequel portait précisément sur les questions énoncées ci-haut. Ce parcours personnel, tant pratique que théorique, s’est révélé particulièrement utile pour la plongée dans l’étude du collectif « Ta Gueule ! ».

L’usage des médias sociaux peut-il contribuer à l’établissement d’une société meilleure ? Voilà la question de départ des recherches de Mélanie Millette. Citant Thompson, elle nous rappelle tout d’abord que « la visibilité médiatisée est devenue un des principaux leviers par lesquelles des luttes sociales et politiques sont menées et articulées »[2]. Partant de ce constat, Millette pose alors la question suivante : la visibilité obtenue par le biais de l’usage des médias sociaux peut-elle contribuer à la présence d’une minorité sociale dans la sphère publique ? La méthodologie retenue pour répondre à cette question se basait sur un cadre théorique multiple. Sociologique, d’abord, en ce qui concerne l’usage des technologies de l’information et de la communication. Politique, ensuite, au niveau des théories de l’espace public[3] développées par Habermas, Fraser et Arendt. Encore une fois sociologique, enfin, en ce qui a trait aux théories de la visibilité[4] (Brighenti, Voirol et Thomson), ainsi que de la notion de « capital de visibilité[5] » développée par Nathalie Heinich.

Mélanie Millette privilégiait donc une approche à la fois quantitative et qualitative, avec une préférence pour cette dernière approche, dans une démarche ethnographique complétée par une étude de cas du collectif « Ta Gueule ! ». Cette étude nécessitant donc un échantillon représentatif sur une période de temps suffisamment étendue, la chercheuse a donc mis en place un journal de recherche lui permettant de documenter son étude. Son observation participante a ainsi duré près de deux ans et demi, au cours desquels elle a conduit pas moins de vingt-cinq entretiens semi-dirigés, effectuant de plus une veille en ligne sur les réseaux pendant trois mois. Le forage de tweets automatisés (data mining) qui a suivi cette première étape fut réalisé en collaboration avec le chercheur Sylvain Rocheleau, chercheur en communication à l’Université de Sherbrooke.

Twitter comme outil de résistance de la francophonie dans un contexte minoritaire

L’étude de Mélanie Millette aura d’abord permis de faire la cartographie de l’usage du réseau social Twitter autour de la question franco-canadienne. Basée sur 8316 tweets collectés auprès de 2206 usagers en 4 mois, la recherche fait état de catégories d’usages plutôt diversifiées. Quatre méga-contributeurs (contribuant par plus de cent tweets sur la période donnée) étaient responsables de 972 tweets, tandis que les 1910 micro-contributeurs (de 1 à 3 tweets sur la période) n’avaient produit que 2360 tweets; les tranches moyennes de contributeurs étant, quant à elles, représentées à parts presque égales.

Les données récoltées démontraient également que l’Ontario et l’Alberta étaient les provinces les plus représentées par leur nombre de tweets (respectivement 2340 et 1403 tweets), présences justifiées par l’existence d’une population francophone plus importante qu’au sein d’autres provinces comme le Nunavut ou la Colombie-Britannique.

Les mots-clics utilisés permettaient d’agréger le contenu autour d’une thématique commune, fonction organisationnelle largement utilisée par les usagers. Les mots-clics #FrCan permettaient ainsi de réunir la discussion autour d’un thème commun, tandis que d’autres permettaient d’en connoter le sens (ainsi du mot-clic #bof), imprimant le ressenti de l’individu ou du groupe le réutilisant.

De manière générale, le constat de Mélanie Millette est que l’usage de ce réseau permet d’offrir une fenêtre de visibilité à des questions autrement non représentées dans la sphère publique. La diffusion d’informations locales, mais aussi le relais de nouvelles, de commentaires, ainsi que la coordination d’actions d’engagement citoyen que permettent les médias sociaux, répondent ainsi à la carence d’une couverture journalistique suffisante au Canada français (Mélanie Millette parle ainsi de l’« invisibilité ou visibilité inadéquate dans les quotidiens dominants »).

78,5% des tweets de l’échantillon étaient par ailleurs des « retweets », soit la réutilisation d’un contenu existant. Cette fonction de relais a amené la chercheuse à examiner la notion de « relayeur légitimant », définie largement dans son travail de thèse[6]. Ce type de relayeur d’information, généralement une personne bénéficiant d’un grand capital de visibilité et d’une certaine légitimité, était la meilleure garantie d’une véritable visibilité du message affiché sur le réseau social.

Cette utilisation des médias sociaux participe donc, selon Mélanie Millette, à la constitution d’un « contre-public », notion constituée par Nancy Fraser dans les années 1990[7]. Le contre-public, par définition précaire, car limité en ressources (temps et argent), comme en acteurs (parfois fatigués de lutter sur le long terme pour la survie de leurs idées), participe malgré tout à la survie d’un débat politique autrement peu ou pas représenté. Cet engagement est donc aussi l’occasion d’ouvrir un espace alternatif offrant une tribune à un public autrement délaissé des canaux habituels – ce qui est toujours une occasion de nourrir la diversité des francophonies canadiennes.

Anne Robineau : créativité et médiation numérique de la culture dans la francophonie canadienne : des communautés en ligne incubatrices de nouvelles pratiques ?

Sociologue de l’art, Anne Robineau offrait une présentation sur une thématique moins pointue mais plus panoramique que sa coconférencière. Ainsi, elle proposait une analyse des pratiques de médiation numérique de la culture en francophonie canadienne. L’objectif de son exposé était de dégager les dynamiques et d’offrir une typologie des pratiques du numérique, depuis le prolongement du rôle des médias traditionnels au rôle de critique sociale, politique et culturelle qu’elles peuvent constituer, en passant par les possibilités de financement de projets et de valorisation du patrimoine qu’elles offrent, tant matériel qu’immatériel. L’hypothèse qu’elle souhaitait soumettre était la suivante : les communautés en ligne peuvent être des incubateurs de nouvelles pratiques.

Pour Anne Robineau, les médias sociaux permettent avant tout de compléter et d’enrichir les médias traditionnels. La présence de ces derniers sur les réseaux, qu’ils relèvent du domaine de la presse écrite, de la télévision ou de la radio, sont la preuve d’une prise de conscience des nombreux intérêts que représente l’élargissement de leur champ d’action. Le nombre de francophones au Canada s’élève approximativement à un million d’individus dispersés sur un vaste territoire. Dans un tel contexte, l’analyse socio-démographique d’un fait français unique relève de la gageure.

Comme le rappelle la chercheuse, un des combats majeurs de la francophonie canadienne a trait à la question de l’éducation. C’est sur ce point particulier que sont apparus et se poursuivent la plupart des débats ayant trait au maintien de la langue française au sein d’espaces minoritaires. L’existence d’un substrat juridique fort (l’article 23 de la Constitution canadienne, lequel régule les conditions d’entrée dans les écoles francophones[8]) pousse certaines communautés à entreprendre des actions juridiques afin d’exiger un meilleur accès à une véritable éducation francophone. La médiatisation via internet de ces différentes actions contribue à une sensibilisation au sein de l’opinion publique des questions touchant la place du français au Canada.

À cette réalité difficile s’ajoute le phénomène d’exogamie : quelle langue parle-t-on à l’intérieur même de la cellule familiale ? La situation, encore une fois, est contrastée en fonction du territoire. Cela relève sans doute de l’évidence, mais l’inégale densité de la population entre le Nouveau-Brunswick et l’Ontario complique également l’étude socio-démographique récente de ces communautés. Les médias sociaux, dans ce type de situation contrastée, se proposent alors comme un prolongement révélateur des médias traditionnels, permettant à des individus géographiquement éloignés de participer ensemble au débat public.

Diversité des pratiques numériques pour la culture franco-canadienne

Face à ces questions de participation au débat public, Anne Robineau nous propose différentes études de cas. Par le biais de divers liens web et documents présentés au cours de son exposé, elle démontre la réalité des individus vivant au sein de communautés francophones minoritaires. Un exemple évocateur est celui du blog Astheure[9], porté par la poète acadienne Céleste Godin et racontant son exil de Nouvelle-Écosse vers Moncton, ville majoritairement francophone. Ici aussi, le contexte minoritaire d’une francophonie canadienne en déshérence offre le bilan d’une fatigue, ayant poussé l’artiste à l’origine du projet à rejoindre une communauté francophone plus étendue, mettant ainsi fin à un sentiment de domination culturelle anglophone ressenti de plus en plus difficilement au travers des années.

Le numérique est, comme le rappelle Anne Robineau, l’occasion d’une participation accrue du citoyen à la promotion et au financement de projets artistiques et culturels spécifiques aux communautés minoritaires. Ainsi, elle donne l’exemple du film « Friendly Manitoba[10] », financé en 2014 sur la plateforme Kisskissbankbank. Ce film documentaire, dont l’objet était d’exposer la situation francophone au Manitoba, a pu être pleinement soutenu par la présence d’une communauté en ligne.

Les initiatives de valorisation du patrimoine par le numérique sont également l’occasion d’une stimulation de la création. Provenant d’impulsions gouvernementales, universitaires voire amateures, ces tentatives font souvent montre d’innovation, permettant souvent une meilleure intégration des populations au processus.

Les médias sociaux et numérique : émergence de nouvelles communautés engagées pour les cultures du Canada francophone

Les deux interventions examinaient la question de la francophonie en milieu minoritaire francophone au Canada. Toutes deux s’articulaient cependant selon des angles d’approche distincts : Mélanie Millette se concentrait davantage sur l’utilisation politique du réseau social alors qu’Anne Robineau se penchait plutôt sur l’utilisation sociétale des divers réseaux numériques. Ces choix s’expliquaient par les parcours respectifs des deux chercheuses, mais ils étaient également un rappel de la grande diversité des usages des technologies numériques, même lorsqu’articulés autour d’une même thématique et utilisés par plus ou moins les mêmes groupes d’utilisateurs.

Les réseaux numériques étaient toutefois perçus par les deux chercheuses comme synonyme d’un lien renouvelé avec la communauté linguistique. Ce lien se devait d’être renouvelé pour combler deux types de carences qu’offraient les médias traditionnels pour les communautés linguistiquement minoritaires : l’inadéquation au sein de la place publique de la visibilité du débat sur la place du français au Canada ainsi que l’absence d’une information locale et francophone de qualité, minant ainsi la possibilité d’une efficace mise en réseau des différents acteurs de ces mêmes communautés.

Médiations numériques de la culture franco-canadienne : les possibilités nouvelles de l’engagement citoyen

Comment les médiations numériques peuvent-elles rendre le monde meilleur ? C’est en reformulant la question lancée par Mélanie Millette que nous pouvons comprendre les réflexions de nos deux intervenantes. Si la première étudiait plutôt la mise en contact des communautés francophones minoritaires au Canada via un réseau social spécifique, Twitter, la seconde, Anne Robineau, se concentrait davantage sur les possibilités diverses d’utilisations des médiations numériques par ces mêmes communautés. Dans chaque cas, c’est à des moyens différents d’atteindre un même but, soit la défense et la pérennisation d’une vie linguistique francophone active à travers le Canada, qu’elles s’intéressaient. Pour Mélanie Millette, ces moyens sont l’agrégation par mots-clics, la possibilité de diffuser de l’information par le biais de relayeur légitimant ainsi que la coordination d’actions citoyennes. Pour Anne Robineau, ces moyens vont plutôt vers l’utilisation des médias numériques comme prolongement des médias traditionnels pour diffuser de l’information locale, l’investissement des réseaux sociaux pour permettre une critique sociale et politique, les possibilités d’autofinancement pour des projets culturels franco-canadiens ainsi que la valorisation du patrimoine immatériel et matériel des cultures franco-canadiennes.

Cette séance nous démontre encore une fois la variété des usages que permet le numérique. Elle aura également été l’occasion de rappeler certains des risques sociétaux que peut présenter le numérique, comme par exemple le phénomène d’« astroturfing », particulièrement tentant pour une communauté minoritaire. Ce phénomène, décrit comme « une stratégie de communication dont la source réelle est occultée et qui prétend à tort être d’origine citoyenne[11] », permet d’utiliser le numérique afin d’amener dans le débat public des propositions qui n’y existaient pas auparavant. Ceci étant précisément l’objet des combats menés par les communautés francophones décrites, gageons que ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que ces dernières ne se saisissent du phénomène – quitte à ce qu’elles en corrompent alors la légitimité.

Bibliographie

Boulay, Sophie, « Exploration du phénomène d’astroturfing : une stratégie de communication usurpant l’identité citoyenne dans l’espace public », Communiquer (en ligne), 2012, pp. 61-84, sur http://communiquer.revues.org/487

Fraser, Nancy, « Repenser la sphère publique : une contribution à la critique de la démocratie telle qu’elle existe réellement », extrait de « Habermas and the Public Sphere », Cambridge, MIT Press, 1992, pp. 109-142 :138

Habermas, Jurgen, « « L’espace public », 30 ans après », Quaderni. N. 18, 1992, pp. 161-191

Heinich, Nathalie, « Grand résumé de « de la visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique ». », Paris, Gallimard, 2012, :10

Millette, Mélanie, « Contre-public et médias sociaux : le cas du collectif francophone TaGueule! au Canada anglais », Dans La contribution dans l’univers numérique. Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel, Québec : Presses de l’Université du Québec, 2014, pp. 91‑102

Millette, Mélanie, « L’usage des médias sociaux dans les luttes pour la visibilité : le cas des minorités francophones au Canada anglais », UQAM, 2015, pp. 180-183

Thompson, John B., « La nouvelle visibilité », dans Réseaux, Lavoisier, 2005, pp. 59-87 :46

Voirol, Olivier, « Les luttes pour la visibilité », dans Réseaux, Lavoisier, 2005, pp. 89-121 :4

 

 

[1]Millette, M. (2014). Contre-public et médias sociaux : le cas du collectif francophone TaGueule! au Canada anglais. Dans La contribution dans l’univers numérique. Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel (p. 91‑102). Québec : Presses de l’Université du Québec.

[2]Thompson, John B., « La nouvelle visibilité », dans Réseaux, Lavoisier, 2005, pp. 59-87,:46, disponible sur https://www.cairn.info/revue-reseaux1-2005-1-page-59.htm

[3] Voir Habermas, Jurgen, « « L’espace public », 30 ans après », Quaderni. N. 18, 1992, pp. 161-191, disponible sur http://www.unige.ch/sciences-societe/socio/files/8814/0533/6061/Habermas_1992.pdf

[4] Voir Voirol, Olivier, « Les luttes pour la visibilité », dans Réseaux, Lavoisier, 2005, pp. 89-121,:4, disponible sur https://www.cairn.info/revue-reseaux1-2005-1-page-89.htm

[5] Voir Heinich, Nathalie, « Grand résumé de « de la visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique ». », Paris, Gallimard, 2012, :10, disponible sur https://sociologies.revues.org/4282#tocto1n1

[6] Voir Millette, Mélanie, « L’usage des médias sociaux dans les luttes pour la visibilité : le cas des minorités francophones au Canada anglais », UQAM, 2015, pp. 180-183, thèse disponible sur http://www.archipel.uqam.ca/8050/1/D2974.pdf

[7] Voir Fraser, Nancy et sa notion de « contre-public subalterne » telle que définie dans « Repenser la sphère publique : une contribution à la critique de a démocratie telle qu’elle existe réellement », extrait de « Habermas and the Public Sphere », Cambridge, MIT Press, 1992, pp. 109-142:138, extrait disponible sur http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/14548/HERMES_2001_31_125.pdf;jsessionid=C7AF9BB919C3512AEF15E7A960B162BD?sequence=1

[8] Voir article 23 sur http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/const/page-15.html

[9] Voir https://astheure.com/

[10] Voir http://unis.ca/friendly-manitoba

[11] Voir Boulay, Sophie, « Exploration du phénomène d’astroturfing : une stratégie de communication usurpant l’identité citoyenne dans l’espace public », Communiquer (en ligne), 2012, pp. 61-84, sur http://communiquer.revues.org/487