Expériences hypermédiatiques [+]

alh08.jpgSe tenait à Québec, il y a une semaine précisément, une deuxième journée d’étude cette année de l’équipe de recherche sur les Arts et littératures hypermédiatiques (rattachée au laboratoire NT2). Huit communications stimulantes, déplaçant les frontières des conventions, bousculant les attentes.

Présence forte du thème de la création (offerte au lecteur-spectateur), à travers des œuvres artistiques (ArtClone) et littéraires (Soliloquy). Récurrence intrigante du motif du recueil hypermédiatique (chez de Jonckheere, chez Abrahams).

Photographie, nouveaux médias, art, littérature : autant de médiums pour explorer la culture à l’heure du numérique. Singulier, à l’évidence, mais nécessaire.

Le travail de l’équipe se poursuit (nouvelle subvention obtenue) : cette fois, réflexion et travail sur les procédés de visualisation de données — l’équipe s’adjoint Dominic Forest. Ce qui n’est pas sans recouper le nouveau projet sur Fabula de folksonomie contrôlée, pour offrir un taggage des contenus et une interface personnalisée (financement Adonis). Du plaisir en perspective.

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Un compte rendu détaillé de la journée est disponible sur le site du NT2.

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La diffusion du discours savant en évolution : livre, articles, web… (ou la fable des six aveugles indiens)

Ben Vershbow, sur if:book, fait écho et commente les réflexions de Thomas Mann, un bibliothécaire qui s’interroge sur le rôle que ses collègues et lui pourront tenir dans la recherche scientifique. Son prétexte: à partir d’une question posée par un étudiant (sur la guerre du Péloponnèse), il tente d’évaluer la pertinence et l’efficacité d’une recherche en bibliothèque et d’une recherche sur Internet. C’est toute la problématique de la recherche documentaire qui émerge : cohérence des résultats, liens à établir entre les pièces trouvées, hiérarchisation des résultats, validation, etc. [Il y a là matière à un bel exposé sur les principes de la recherche documentaire, sur sa logique et son fonctionnement…]

La fable des six aveugles indiens (l’un décrivant l’éléphant dont il touche la patte comme un arbre, l’autre effleurant le flanc le figurant comme un mur…) sert à montrer comment l’entrelacs des données (toutes partielles) est fondamental dans la perception de la complexité d’une question (toutes les descriptions des aveugles étant insuffisantes pour donner un aperçu satisfaisant de la structure d’ensemble de l’éléphant). Mann aborde également la question des folksonomies, qu’il replace fort à propos dans son contexte (outil complémentaire aux catalogages classiques et non panacée).

Vershbow termine son article sur la question de l’avenir du discours savant : qu’arrivera-t-il si les chercheurs délaissent les formats conventionnels (monographies, ouvrages offrant des synthèses) au profit de formats mieux adaptés aux TIC, aux médias électroniques ? Et donc, à quoi serviront les bibliothécaires ?

True, librarians have gotten very good at organizing books over time, but that’s not necessarily how scholarship will be produced in the future.

C’est toute la question de l’innovation qui rejaillit, celle permettant de se coller aux besoins exprimés par les chercheurs.

La question est ouverte, est nécessaire, mais reste bien peu cadrée : les enjeux sont légion, et il importerait de les identifier, de les interroger. Conceptualisation et rédaction de discours scientifiques appuyés par de nouvelles structures logicielles; validation des contenus, édition, distribution, pérennité; indexation, catalogage, tagging… Voilà autant de balises (d’obstacles diront certains, de défis diront d’autres) qu’il faut prendre en considération dans cette volonté de s’ouvrir à de nouvelles voies pour le discours savant.

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