Presses universitaires: la vague et l'aveuglement (Ithaka Report)

InfoBits nous informe, dans sa livraison de juillet, de la parution d’un rapport intitulé « University Publishing in a Digital Age », produit par une OSBL du nom d’Ithaka (independent not-for-profit organization with a mission to accelerate the productive uses of information technologies for the benefit of higher education worldwide). La perspective est celle du rôle que devraient jouer les universités dans leur mission de transmission des connaissances scientifiques développées en leur sein, à travers le canal privilégié des presses universitaires.

Rien de très nouveau sous le soleil : on suit clairement la vague, en souhaitant une meilleure cohérence institutionnelle dans cet effort pour la diffusion des connaissances ? en témoigne ce résumé des recommandations :

? Recognize that publishing is an integral part of the core mission and activities of universities, and take ownership of it.
? Take inventory of the landscape of publishing activities currently taking place within your university.
? Develop a strategic approach to publishing on your campus, including what publication services should be provided to your constituents, how they should be provided and funded, how publishing should relate to tenure decisions, and a position on intellectual assets.
? Create the organizational structure necessary to implement this strategy and leverage the resources of the university.
? Consider the importance of publishing towards an institution?s reputation, especially when associated with core academic strengths.
? Develop online publishing capabilities for backlist and frontlist content and for new emerging formats.
? Develop a shared electronic publishing infrastructure across universities to save costs, create scale, leverage expertise, innovate, extend the brand of U.S. higher education, create an interlinked environment of information, and provide a robust alternative to commercial competitors.
? Commit resources to deliver an agreed strategic plan for scholarly communication.

Cohérence, bonnes intentions, convergence : tout ce qui est attendu d’un tel rapport, rien de plus. Ce qui peut étonner, ce sont certains résultats du sondage que l’organisme a réalisé auprès des universités et des presses universitaires. Ainsi, dans les annexes du rapport, on parle des abonnements aux revues savantes :

Are you experiencing a drop-off in institutional print subscriptions due to the availability of electronic journals?
– No decline: 18% (3)
– Modest decline: 53% (9)
– Substantial decline: 29% (5)

Question suivante, sur la perception de l’avenir:

Do you anticipate that institutional subscriptions to the print (as opposed to electronic) versions of your journals will disappear in:
– 3-5 years: 38% (6)
– Not in the foreseeable future / never: 62% (10)

Question spécifiquement sur le financement, cette fois:

Could your press’ current business model for scholarly journals accommodate a transition of all your institutional subscriptions to electronic-only (i.e. complete transition away from print)?
– Yes: 80% (8)
– No: 20% (2)

Les résultats sont certes partiels et d’un échantillon restreint, mais il témoigne bien d’une bonne volonté, d’une ouverture, mais qui demeure à l’état de discours: quand vient le temps d’envisager les sommes qui entrent par les abonnements, on prétend que les bibliothèques universitaires poursuivront indéfiniment leur mission de financement des revues savantes par le paiement d’abonnements exorbitants… Oeillères, aveuglement, refus d’envisager un bouleversement du modèle économique?

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