À quoi bon écrire des articles, quand on est journaliste ?

En écho aux réflexions de CFD hier et dans le sillage de mes explorations sur le long et le bref en contexte numérique, les propos de Jeff Jarvis sont des pistes stimulantes. Il interroge particulièrement la portée et l’utilité de la forme de l’article en contexte journalistique.

This discussion over the fate of the article has direct relevance to those wanting to shift to digital first. Going digital does not mean merely putting articles online before the presses roll, as then print still rules the process. No – digital first means the net must drive all decisions: how news is covered, in what form, by whom, and when. It dictates that when journalists know something, they are prepared to share it with their public. They may share what they know before their knowledge is complete so the public can help fill in blanks.

In this way, digital first resets the journalistic relationship with the community, making the news organisation less a producer and more an open platform for the public to share what it knows. It is to that process that the journalist adds value. She may do so in many forms – reporting, curating people and their information, providing applications and tools, gathering data, organising effort, educating participants … and writing articles.

Cette diversification des moyens de transmission est un signal du nouvel écosystème informationnel balisé par le numérique. Jarvis insiste sur le fait que l’article est (doit être) une version augmentée de l’information. Que des ressources doivent être réservées à cet objet à valeur particulière. Que le journalisme actuel dilue les vrais articles à travers une mer de pseudo-histoires inspirées de l’actualité. D’où, finalement, l’intérêt de l’écologie numérique, qui ajoute de nouvelles formes de transmission qui passent par un autre canal que le classique article.

Sa réflexion croise également l’idée de valeur (et de fonction) du livre et des articles.

When people say they like newspapers and books they aren’t just talking about the physical form of them: the feel and smell, the portability and tangibility. They are talking about the finiteness of them. Articles and books have beginnings and ends; they have boundaries and limits; they are packaged neatly in boxes with bows on top; they are a product of scarcity. Abundance is unsettling. That is precisely why the internet is disruptive not only to business and government but to culture and cognition. Threatening the dominion of the article is to threaten our very worldview.

Caractère fini, ampleur saisissable, valeur liée à la totalité que l’objet constitue : des questions que le livre numérique pose tout aussi lourdement. Et la littérature autant que le discours scientifique sont concernés. Le numérique ébranle notre vision du monde — de façon générale (cognition, perception, représentation du savoir) autant que du point de vue de la transmission de l’écrit, qui est en lui-même une vision du monde.

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1 réflexion au sujet de « À quoi bon écrire des articles, quand on est journaliste ? »

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